(Québec) L’opposition à l’Assemblée nationale réprouve la sortie du président de la Caisse de dépôt qui a accusé la mairesse de Montréal, Valérie Plante, d’avoir fait volte-face pour torpiller le projet de REM de l’Est.

La mairesse s’est pour sa part défendue d’être une « girouette ».

Charles Emond lui avait reproché mardi d’avoir torpillé le REM de l’Est, ce projet controversé de train de banlieue léger, alors qu’elle était en faveur auparavant. Il y a un mois, elle était « ravie », puis dix jours après elle avait appelé le gouvernement pour demander un autre projet, avait-il déploré.

« Pour répondre à votre question, si je suis une girouette, la réponse est non », a dit Mme Plante à des journalistes en conférence de presse.

Selon elle, le tracé comportait des « enjeux majeurs ». C’est la Caisse qui a décidé que ce projet « ne l’intéressait plus, c’est son choix », a-t-elle plaidé.

Rappelons que lundi, le gouvernement Legault a annoncé qu’il reprenait le dossier de REM de l’Est à sa charge, mais on ne sait toujours pas qui sera le futur maître d’œuvre.

« Je l’invite (M. Emond) à ravaler son orgueil et à arrêter de montrer du doigt les élus qui font leur travail », a lancé le porte-parole de Québec solidaire (QS), Gabriel Nadeau-Dubois, en point de presse à l’Assemblée nationale mercredi matin.

Il a rappelé que ce sont les élus qui prennent les décisions en matière de transports en commun.

« Je comprends la frustration, mais l’heure n’est pas se à blâmer les uns et les autres », a pour sa part déclaré le porte-parole de l’opposition officielle en matière de transports, André Fortin.

Il a déploré que des années de préparation et de travaux ont été perdues par le gouvernement Legault en confiant un mandat de conception et de réalisation d’un service de transport à la Caisse, puis finalement en le lui retirant.

Le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, est allé dans le même sens.

Qui porte la responsabilité de « quatre ans d’inaction et d’absence de leadership » pour avoir confié le mandat d’un lien de transport en commun vers l’Est ? a-t-il demandé.

« C’est le gouvernement du Québec qui a fait des promesses », a-t-il rappelé.

« Je trouve ça très, très gros de faire porter l’entièreté de la faute à la mairesse de Montréal », a dit M. St-Pierre Plamondon, en reprochant à la Caisse de dépôt de n’avoir pas collaboré et d’avoir travaillé « en catimini ».

Le REM de l’Est devait comporter une ligne qui allait de la station Robert-Bourassa, au centre-ville, jusqu’à Pointe-aux-Trembles, assortie d’une antenne qui monte vers le Nord jusqu’au cégep Marie-Victorin. Le tronçon centre-ville a été abandonné.