(Montréal) Le gouvernement fédéral allouera 100 millions de dollars supplémentaires pour des services de santé d’urgence en Ukraine, « en réponse à la crise humanitaire qui s’aggrave ».

Le premier ministre Justin Trudeau en a fait l’annonce samedi à la conférence des donateurs « Agir pour l’Ukraine ». Ces dons serviront à fournir des « soins de traumatologie, ainsi que de la protection et des services de première nécessité comme de l’hébergement, de l’eau et de la nourriture », peut-on lire dans le communiqué.

Le gouvernement fédéral a aussi annoncé des mesures pour aider les Ukrainiens à arriver rapidement au pays. Des vols nolisés vers le Canada, de l’aide au revenu à court terme et de l’hébergement temporaire à l’hôtel seront notamment offerts aux réfugiés.

Le ministre des Transports, Omar Alghabra, a annoncé samedi que le gouvernement fédéral était en train de finaliser les détails avec les compagnies aériennes.

Parmi les mesures supplémentaires pour les personnes fuyant la guerre en Ukraine : un soutien au revenu de 500 $ par semaine pourra être fourni pendant six semaines pour ceux qui en ont besoin, a de son côté précisé le ministre de l’Immigration, Sean Fraser.

Des chambres d’hôtel temporaires pourront également être proposées pour une durée de deux semaines.

Selon les ministres, ces mesures, en plus de faciliter l’arrivée des Ukrainiens au Canada, soulageront les pays européens qui accueillent déjà un grand nombre de réfugiés.

« Le travail est en cours et nous sommes à finaliser les détails quant au nombre de vols nolisés et où ils iront », a précisé M. Alghabra, qui espère en faire l’annonce dans les prochains jours.

Ces mesures s’appliqueront aux Ukrainiens qui arrivent au pays grâce à l’Autorisation de voyage d’urgence Canada-Ukraine (AVUCU).

Selon le ministre Fraser, le défi de mettre en place des vols nolisés vient aussi du fait que les Ukrainiens, une fois la demande d’AVUCU effectuée, peuvent continuer de se déplacer en Europe. « Nous sommes devant une situation inédite, ce n’est pas comme si nous avions un camp de réfugiés à côté d’un aéroport avec des milliers de personnes qui attendent d’embarquer dans un avion », a-t-il expliqué.

Par ailleurs, le Canada a amélioré le traitement des données biométriques dans plusieurs pays frontaliers de l’Ukraine, selon M. Fraser. « Nous avons désormais la capacité de traiter 19 000 rendez-vous chaque semaine et nous allons continuer à surveiller ces flux migratoires afin que les gens puissent avoir accès en temps opportun aux rendez-vous [pour la collecte de données biométriques] », a-t-il précisé.

L’AVUCU permet aux Ukrainiens de rester au Canada pendant trois ans et d’obtenir un permis de travail temporaire ou un permis d’étude.

Le Canada a déjà approuvé plus de 30 000 demandes de personnes souhaitant venir au pays dans le cadre de ce programme. Environ 12 000 d’entre elles seraient déjà arrivées, selon la secrétaire parlementaire du ministre Fraser, Marie-France Lalonde, qui a insisté sur le fait qu’il s’agit de « chiffres approximatifs ».

« Au début, en janvier, nous avons procédé à une augmentation des mesures et ce sont environ 8000 personnes qui sont venues au Canada [avant l’AVUCU]. À savoir où exactement… Ils avaient déjà des liens, des amis », a également expliqué Mme Lalonde.

Afin d’assurer un meilleur suivi avec les réfugiés, depuis le 1er avril, les points de service des aéroports permettent de recueillir davantage d’information sur les déplacements interprovinciaux des Ukrainiens arrivant au Canada, a détaillé la secrétaire parlementaire.

Depuis janvier dernier, le Canada a fourni 245 millions de dollars en aide humanitaire en lien avec le conflit en Ukraine.

Avec La Presse Canadienne