(Québec) Les Québécois mieux nantis pour qui le 500 $ du gouvernement est peut-être moins utile devraient le remettre à une œuvre de charité, croit le Parti québécois (PQ).

Mercredi, le chef du PQ, Paul St-Pierre Plamondon, et son leader parlementaire, Martin Ouellet, y sont allés de cette suggestion en point de presse à l’Assemblée nationale.

Ils réagissaient à la mesure phare du budget 2022-2023 présenté la veille, qui consiste à verser cette année 500 $ à chaque Québécois dont le revenu annuel est inférieur à 100 000 $.

M. Ouellet a déclaré que faire un don était le « geste de solidarité » à poser, dans le contexte où les banques alimentaires et les groupes communautaires sont toujours sous pression.

« Alors, ceux et celles qui pensent que ce 500 $ là ne sera pas utile, rendez-le utile à la société. Donnez ça aux groupes communautaires », a-t-il lancé.

D’ailleurs, M. St-Pierre Plamondon a annoncé que les élus du PQ qui toucheraient cette somme s’engageaient à la remettre en don à un organisme qui prend soin des gens dans le besoin.

Il a mis les députés caquistes au défi d’en faire autant.

Le chef péquiste a dit trouver « indécent » de verser « plus d’un milliard auprès de groupes qui n’ont pas de difficultés à boucler leur budget, alors que d’autres ont de la misère à trouver un toit ».

Pour le député Sol Zanetti, de Québec solidaire, c’est un « scandale » que des élus pourront toucher 500 $.

« J’aimerais bien ça savoir il y a combien de députés caquistes qui vont le recevoir. J’aimerais ça savoir s’ils ont honte », a-t-il fulminé. Il s’est engagé à remettre son chèque aux banques alimentaires de sa circonscription de Jean-Lesage, à Québec.

Legault défend la classe moyenne

La cheffe libérale Dominique Anglade a pour sa part affirmé qu’elle n’était pas « paternaliste », donc qu’elle laisserait « les gens décider par eux-mêmes, selon leurs besoins, ce qu’ils veulent faire ».

« Une chose est claire, par contre : le gouvernement aurait pu faire le choix de cibler davantage pour aider des gens qui sont davantage dans le besoin », a-t-elle déclaré.

Plus tard, en mêlée de presse, le premier ministre François Legault a lui aussi plaidé le libre choix.

« J’espère que tous les gens aident les organismes qui sont dans le besoin, a-t-il commencé. Maintenant, c’est à chaque Québécois de décider ce qu’ils font avec cet argent-là. »

Face aux oppositions qui « auraient préféré qu’on donne le chèque seulement aux plus démunis », le premier ministre s’est porté en grand défenseur de la classe moyenne.

« Trop souvent, on oublie la classe moyenne. Puis, ce n’est pas vrai que les gens qui gagnent plus que 40 000 $ ou 50 000 $ par année n’ont pas été affectés par l’inflation », a-t-il martelé.

« Que ce soit une infirmière qui gagne 85 000 $, ou un enseignant, ou un député, je pense que ces personnes-là ont été affectées par cette inflation-là », a renchéri M. Legault.