Le plan climatique de la CAQ est un « échec sur toute la ligne », dénoncent les partis d’oppositions. Ils comptent faire de l’environnement un sujet central d’ici les élections.

« La bataille climatique, c’est la bataille de notre siècle, on n’a pas deux chances de la gagner, on en a juste une, on ne la gagnera pas avec des vœux pieux », a dénoncé le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, mercredi en chambre.

Les chefs du PLQ et du PQ ont également sonné la charge. « Le gouvernement de la CAQ ne va pas atteindre ses objectifs parce qu’ils n’ont pas comme préoccupation l’enjeu de la lutte [contre les] changements climatiques », a dénoncé Dominique Anglade.

« Plus on retarde, plus la CAQ est négligente, plus le fardeau des prochains gouvernements est grand pour agir de manière responsable en matière de réchauffement climatique », a ajouté Paul St-Pierre Plamondon.

Les trois chefs réagissaient à un reportage de La Presse qui révèle que la promesse du gouvernement Legault de mettre 1,5 million d’autos électriques sur la route ne permettra même pas d’atteindre la moitié de la cible climatique de 2030 dans le secteur des transports, selon une analyse interne. Le même document prédit également que la nouvelle stratégie pour forcer les concessionnaires à vendre davantage de véhicules zéro émission n’aura aucun effet significatif avant huit ans.

Premiers en Amérique du Nord

En chambre, le député péquiste Sylvain Gaudreault a éreinté le ministre de l’Environnement Benoit Charette. « Nous apprenons que le soi-disant resserrement de la norme véhicules zéro émission ne prévoit presque aucune augmentation du nombre de véhicules électriques sur nos routes avant 2029. 2029, c’est ridicule. Ça signifie que le gouvernement caquiste se dirige vers un échec lamentable », a-t-il dénoncé.

Le ministre Benoit Charette a répliqué que le Québec était « en avance par rapport aux autres juridictions ». « Nous serons la première juridiction en Amérique du Nord à fixer une fin pour la vente des véhicules à essence [en 2035] », a-t-il rétorqué. Reste que le plan d’électrification des véhicules légers du Québec du gouvernement Legault ne permettra en 2030 de réduire que de 13 % les émissions de gaz à effet de serre (GES) par rapport à 1990. C’est très loin de la cible de - 37,5 %.

Pour le premier ministre François Legault, toutefois, il faut se réjouir du bilan du Québec. « Quand on regarde les GES par habitant, sur 60 États et provinces, on est premiers. Le Québec est premier. On peut-tu être un petit peu fiers ? », a-t-il demandé. Il a également affirmé que 50 % des commandes d’autobus électriques en Amérique du Nord sont faites par le Québec.

L’argument ne tient pas la route, selon Gabriel Nadeau-Dubois. « Le premier ministre, il veut qu’on soit les moins pires en Amérique du Nord. Moi, je veux qu’on soit parmi les meilleurs au monde. Où est passée son ambition ? », a-t-il répliqué.

Les trois partis affirment être en train de préparer leur plan environnemental pour les élections générales d’octobre. Ils expliqueront alors comment ils comptent atteindre leurs cibles climatiques.