(Québec) Le chef du Parti conservateur du Québec, Éric Duhaime, met en garde ses homologues fédéraux contre les « enjeux moraux » en politique.

Il se défend bien de vouloir se prononcer dans la course à la direction de la formation fédérale, mais il a invité jeudi les candidats éventuels à ne pas tomber dans le « piège » des enjeux moraux.

L’avortement, le mariage gai, les armes à feu, pourraient bien diviser le Parti conservateur dans la course à la succession d’Erin O’Toole et amener des franges dures de militants à se ranger derrière un candidat plus intransigeant, sans que l’électorat ne soit séduit par ces positions.

« J’espère que les candidats vont éviter de tomber dans ce piège (des enjeux moraux) dans lequel le Parti conservateur du Canada a trop longtemps joué », a déclaré M. Duhaime, en conférence de presse jeudi matin à l’Assemblée nationale.

Il a évoqué l’exemple du parti dont il a pris la tête et qui est sur une lancée pour la première fois de son histoire. Ainsi, il se trouve à être le premier chef ouvertement gai d’un parti conservateur au Canada et cela ne suscite aucun débat, a-t-il souligné.

« Les enjeux moraux en politique, je ne pense pas qu’il y a un appétit pour ça. Je peux vous dire que des 51 000 membres (de son parti), il n’y en a jamais un qui m’a parlé de ça. »

M. Duhaime a laissé entendre qu’il n’avait pas de préférence parmi les candidats pressentis et qu’il n’a pas le temps de suivre la course, occupé qu’il est à monter l’organisation de sa formation en vue des prochaines élections en octobre.

Toutefois, il appelle de ses vœux un chef qui respecte le Québec et ses champs de compétence.

« J’espère qu’on ne se retrouvera pas avec un chef conservateur à Ottawa qui est aussi centralisateur et irrespectueux des compétences du Québec que le premier ministre actuel (Justin Trudeau). »