(Québec) Ce qui se déroule dans la capitale n’est « pas comparable du tout » à ce qui passe à Ottawa, estime François Legault. Un premier convoi contre les mesures sanitaires s’est frayé un chemin jusqu’à Québec jeudi. Québec a convenu de « ne pas les laisser s’installer » pour éviter de paralyser la ville, a déclaré le premier ministre.

François Legault a réaffirmé que les forces de l’ordre ne toléreront aucun écart de conduite au cours des prochains jours alors que des centaines de manifestants contre les mesures sanitaires doivent converger vers la Colline parlementaire, au centre-ville, vendredi et samedi. Mais les images qu’il a vues jusqu’à présent ne sont pas « comparables » avec ce qui se passe à Ottawa où la ville est carrément assiégée.

« On a peut-être profité de l’expérience de ce qui s’est passé à Ottawa. Ce qu’on a convenu avec [le maire de Québec] Bruno Marchand et les policiers, c’est de ne pas les laisser s’installer », a indiqué M. Legault en marge d’une annonce économique à Montréal. « On ne peut pas comparer les deux situations », a-t-il ajouté, refusant de commenter l’état des lieux dans la capitale fédérale, après bientôt une semaine de siège.

M. Legault a affirmé que « beaucoup de remorqueuses sont prêtes » à dégager les camions, si nécessaire. « On ne tolèrera pas du tout que des camions empêchent des citoyens de circuler », a-t-il prévenu. D’ailleurs, il a invité les Québécois à se déplacer en grand nombre au Carnaval de Québec, qui s’ouvre ce vendredi.

« Allez au Carnaval en famille, allez dans des restaurants à Québec. […] Ce qu’on veut, c’est que les citoyens continuent de vivre normalement », a-t-il ajouté devant les journalistes.

Marchand satisfait… pour le moment

Bruno Marchand s’est dit satisfait au lendemain de la première soirée de manifestation. « J’ai trouvé les manifestants jeudi respectueux. Ils sont capables de faire valoir leur point de vue sans écœurer le monde, ils l’ont démontré », a noté le maire de Québec.

Celui-ci a toutefois été énervé par l’utilisation abusive des klaxons. Il note que le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) a d’ailleurs remis 14 constats d’infractions. « La police ne tardera pas. Est-ce que klaxonner pendant des heures, c’est respectueux ? Non. Est-ce que c’est tolérable ? La réponse est non. Des règlements interdisent ça et les policiers peuvent les appliquer selon leur jugement. »

Les manifestants ont été très encadrés par le SPVQ. Seuls quelques camions ont pu se stationner près du Parlement. Les voitures et les camionnettes devaient absolument circuler.

Mais plusieurs camions et manifestants sont attendus vendredi et samedi, point culminant des manifestations. Le maire s’est dit confiant qu’elles puissent se dérouler dans le respect. « Nos policiers sont prêts à tous les scénarios », a toutefois assuré Bruno Marchand.

Un premier convoi contre les mesures sanitaires s’est mis en branle de Sept-Îles, tôt jeudi matin. Menées par le syndicaliste bien connu Bernard Gauthier, des dizaines de voitures se sont greffées au groupe, qui a fait plusieurs arrêts sur la Côte-Nord et jusqu’au Saguenay–Lac-Saint-Jean avant de s’arrêter à Stoneham-et-Tewkesbury. Des manifestants de la Beauce, notamment, doivent se joindre aux troupes samedi.

Avec Julien Arsenault