(Ottawa) Erin O’Toole a déclaré à ses partisans conservateurs qu’il n’avait jamais caché qui il était pendant la course à la direction du parti. Il a aussi indiqué qu’il essayait de faire croître l’attrait du parti auprès d’un plus grand nombre de Canadiens depuis qu’il en est le chef.

Il a affirmé, lors d’une rencontre organisée par Canada Strong and Free Network, anciennement le centre Manning Centre, que la campagne « vrai bleu » qu’il avait menée pour gagner la direction du parti, reflétait ses vraies couleurs.

Le congrès annuel de ce groupe de réflexion s’est déroulé en ligne à cause de la pandémie de COVID-19. Il est présenté comme le plus important rassemblement conservateur, au sens idéologique du terme.

Erin O’Toole a répondu à des questions sur son authenticité lors d’une séance de questions-réponses à la fin de la conférence samedi soir.

Il a été qualifié de faux conservateur dans certains milieux, le même reproche qu’adressait Erin O’Toole à son ancien rival et ex-parlementaire Peter MacKay lors de la course à la direction l’année dernière.

Erin O’Toole, qui pendant la course s’est présenté aux membres du parti comme un « vrai conservateur », a déclaré que ceux qui faisaient maintenant des commentaires similaires à son sujet, le faisaient sur un ton humoristique.

Erin O’Toole a soutenu qu’une « plus grande tente » devrait inclure ceux qui s’identifient comme autochtones, de la classe ouvrière et LGBTQ, si le parti veut avoir du succès lors des prochaines élections.

« Je n’ai pas caché qui j’étais lorsque je me suis présenté pour être le leader », a déclaré Erin O’Toole.

« Toutes les choses que j’ai défendues pendant la course, je les défends encore. Cependant, je suis aussi en train de tendre la main et d’essayer de communiquer nos idées conservatrices à plus de gens et de différentes façons. »

Erin O’Toole a déclaré aux participants à la conférence que pour gagner les élections, les conservateurs doivent se battre pour des enjeux d’aujourd’hui plutôt que pour ceux des décennies passées.

Ces enjeux incluent sa volonté de supprimer des millions de dollars à CBC/Radio-Canada et de moderniser son mandat, ainsi que de s’attaquer aux barrages ferroviaires illégaux, des positions qui, selon lui, contribuent à le distinguer du premier ministre libéral Justin Trudeau.

Faire preuve d’empathie

Les conservateurs devraient faire preuve d’empathie envers les Canadiens noirs qui disent être victimes du racisme systémique et établir des relations avec les nouveaux arrivants s’ils espèrent étendre leur mouvement au-delà de leur base traditionnelle.

Des panélistes ont discuté samedi de cette question au cours de la rencontre organisée par Canada Strong and Free Network.

Selon Lilly Obina, si le parti ne parvient pas à établir des ponts avec la communauté noire, c’est à cause de ses engagements sur les coupes budgétaires qui devraient être mieux expliqués.

La directrice principale de projet au ministère fédéral de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté a rappelé lors d’un débat que l’économie est importante pour la communauté noire qui, selon elle, peut se sentir ciblée lorsque le parti parle de réduire la taille du gouvernement.

« Nous devons être capables de comprendre ce qui se passe dans la communauté noire, a-t-elle déclaré. Par exemple, quand elle dit être confrontée à du racisme systémique, il faut que nous le reconnaissions. Soyons empathiques ! On n’a peut-être pas de solutions à tout, mais au moins, reconnaissons simplement que le problème existe. »

Tenzin Khangdsar, qui a travaillé pour Jason Kenney lorsque celui-ci était ministre de l’Immigration sous le gouvernement Harper, dit que le parti a déjà réussi à atteindre les nouveaux arrivants, rappelant qu’un grand nombre de Néo-Canadiens avaient voté pour les anciens premiers ministres conservateurs Brian Mulroney et Stephen Harper.

M. Khangdsar a laissé entendre que pour les nouveaux immigrants, l’établissement de relations personnelles est un moyen important d’influencer un vote, encore plus que chez les résidents de souche.

« Notre but était très simple : nous étions très convaincus que la plupart des Néo-Canadiens étaient des petits conservateurs. Nous devions simplement en faire de grands conservateurs, a-t-il déclaré. J’ajouterais même que cela s’applique à la plupart des Canadiens. »

M. Harper a fait partie d’une table ronde préenregistrée avec l’ancien premier ministre britannique David Cameron.

Animées par la sénatrice Linda From, les discussions ne pouvaient être diffusées au-delà du congrès en raison d’un contrat avec ces anciens dirigeants, a expliqué le président de l’organisme.

Les organisateurs ont déclaré qu’au moins 500 personnes étaient inscrites pour assister à l’évènement.