Une coalition d’au moins huit groupes environnementaux menace de poursuivre le premier ministre de l’Alberta Jason Kenney pour diffamation s’il ne se rétracte pas et ne s’excuse pas pour des déclarations disant qu’une enquête publique a révélé qu’ils répandaient de la désinformation sur l’industrie pétrolière et gazière de la province.

Les groupes, dans une lettre obtenue par La Presse Canadienne, ont donné au premier ministre une semaine avant de déposer une poursuite contre lui.

« Si le premier ministre Kenney ne suit pas les bons conseils de ses avocats, il se verra signifier un procès d’ici la fin de la semaine prochaine », a dit Paul Champ, un avocat des écologistes.

La lettre, remise au bureau de M. Kenney lundi, est signée par les groupes Dogwood Initiative, Environmental Defence Canada, Greenpeace Canada, Raincoast Conservation Foundation, Sierra Club Canada Foundation, Sierra Club of British Columbia Foundation, West Coast Environmental Law and Research Foundation et Western Canada Wilderness Committee.

Ils soulignent la réaction de M. Kenney à une enquête, présidée par Steve Allan, qui visait à déterminer si des groupes environnementaux conspiraient pour enclaver le pétrole de l’Alberta en diffusant de la désinformation sur ses impacts environnementaux.

Le rapport de M. Allan, remis en octobre, a révélé qu’« aucun individu ni aucune organisation […] n’a fait quoi que ce soit d’illégal. En effet, ils ont exercé leur droit à la liberté d’expression. »

Mais les groupes accusent M. Kenney d’avoir délibérément déformé les conclusions de M. Allan dans des déclarations publiques, des publications sur les réseaux sociaux et des sites web gouvernementaux. Des documents spécifiques sont mentionnés dans la lettre.

« Ces déclarations sont diffamatoires car elles affirment que nos clients ont diffusé de la désinformation », indique la lettre. « Vos déclarations visaient à nuire à la réputation et à la crédibilité des groupes aux yeux du public en affirmant à tort que l’enquête sur l’Alberta avait conclu que les groupes diffusaient de la désinformation. »

La lettre donne à M. Kenney jusqu’au 30 novembre pour se rétracter et retirer les déclarations ainsi que pour s’excuser.

Le porte-parole de M. Kenney, Harrison Fleming, a réagi par courriel.

« Nous ne sommes pas surpris qu’une organisation qui pratique régulièrement l’activisme politique par le biais des tribunaux menace à nouveau de poursuites judiciaires. Nous répondrons bien sûr vigoureusement devant les tribunaux, si et quand cela sera nécessaire. »