Sa résolution adoptée au Congrès mondial ouïghour, le député bloquiste est plus que jamais déterminé à faire reporter les Jeux olympiques de Pékin. Il compte bientôt ramener cet enjeu à la Chambre des communes, mais fait aussi pression pour que des élus d’autres pays passent de la parole aux actes.

« La seconde que les Ouïghours adoptent cette motion-là à leur congrès annuel, ça vient donner de la crédibilité à la démarche et ça nous donne la voie libre pour poser une action multilatérale », a-t-il affirmé en entrevue.

Des Ouïghours de 19 pays étaient présents ainsi que des observateurs politiques de dix pays lorsque la résolution a été adoptée à l’unanimité dimanche. Les États-Unis, l’Allemagne, la France et l’Angleterre en faisaient partie. Alexis Brunelle-Duceppe veut qu’ils portent ce message dans leurs parlements respectifs pour demander que le Comité international olympique et ses comités nationaux repoussent les Jeux olympiques de Pékin prévus en février afin de laisser le champ libre à une mission d’observation internationale de l’Organisation des Nations unies.

Si la Chine lui refuse l’accès ou que ses enquêteurs constatent qu’il y a eu crime contre l’humanité ou génocide, ils estiment que l’évènement devrait être relocalisé dans un autre pays.

« Je pense que ce qui ferait le plus mal à court terme à la Chine, c’est de remettre en cause les Jeux olympiques parce que là on attaque leur fierté », a-t-il fait valoir.

En incitant les élus des neuf autres pays qui ont adopté sa résolution, Alexis Brunelle-Duceppe espère que cela exercera une pression suffisante sur le Comité international olympique. Il espère présenter la sienne rapidement après l’ouverture du 44Parlement la semaine prochaine.

Or, les États-Unis seraient sur le point d’annoncer un boycottage diplomatique pour éviter de nuire aux athlètes, rapportait récemment le Washington Post. Ni le président Joe Biden ni aucun autre représentant du gouvernement américain ne se rendrait sur place pour la cérémonie d’ouverture.

Une motion du député conservateur Michael Chong adoptée à l’unanimité en février à Ottawa avait reconnu le génocide des Ouïghours, une population musulmane du nord-ouest de la Chine. Le premier ministre Justin Trudeau et presque l’entièreté de son cabinet étaient absents lors du vote.

La donne a changé depuis avec la libération en septembre de Michael Kovrig et Michael Spavor. Les deux Canadiens étaient emprisonnés en Chine pendant plus de 1000 jours. Certains analystes pressent le gouvernement d’adopter une approche plus sévère envers l’Empire du Milieu.

Le gouvernement chinois nie catégoriquement ces accusations de génocide, malgré de nombreux reportages dans les médias sur des campagnes de stérilisation massive, de viols et de torture contre les Ouïghours. Un sous-comité de la Chambre des communes en était venu à la conclusion l’an dernier qu’il s’agissait bien d’un génocide.