(Québec) La présidente de la Coalition avenir Québec (CAQ), Sarah Beaumier, assure qu’il y a de la place pour la dissidence au sein du parti.

Elle hésite toutefois elle-même à se prononcer sur le mégaprojet de la CAQ de creuser un troisième lien routier sous le fleuve Saint-Laurent entre Québec et Lévis.

Discuter de sa position personnelle n’est pas « pertinent », selon elle. « Je pense que si le gouvernement a décidé que c’était la bonne chose à faire, […] bien moi, je me range derrière le gouvernement. »

À son arrivée en poste l’an dernier, Mme Beaumier avait déclaré vouloir « dynamiser la vie démocratique » de la CAQ, disant y voir de sérieuses « lacunes ».

Elle avait laissé entendre en entrevue à La Presse que le parti devait faire preuve de plus d’écoute, les militants ayant souvent l’impression d’être placés devant des faits accomplis.

Rejointe en Europe où elle effectuait cette semaine un voyage d’affaires (elle travaille pour une entreprise de voitures électriques), Mme Beaumier affirme que des changements ont été apportés.

L’ex-candidate dans Hochelaga-Maisonneuve en 2018 félicite notamment les élus de la CAQ d’avoir tenu récemment une série d’assemblées virtuelles avec leurs concitoyens.

Elle souligne aussi tout le travail qui a été fait en amont du conseil général de ce week-end pour arriver à la cinquantaine de résolutions qui seront soumises au vote.

L’évènement, qui se tiendra à Trois-Rivières en formule hybride samedi et dimanche, doit réunir plusieurs centaines de membres de la CAQ.

« Tout le monde a eu son droit de parole, soutient Mme Beaumier. Tout le monde a eu le temps de regarder […] les différentes propositions pour pouvoir revenir avec des amendements.

« Ça a été vraiment très fertile », dit-elle, avant d’ajouter que la CAQ reste quand même un parti « pragmatique » qui ne veut pas s’éterniser sur des débats « où on finit par être d’accord de ne pas être d’accord ».

« Ultimement, on veut avancer. »

Les régions

À moins d’un an des élections, les caquistes reprendront ce week-end un thème qui leur est cher : celui des régions qu’ils considèrent laissées pour compte.

Dans son cahier de propositions intitulé « Des régions plus fortes, un Québec plus fier », la CAQ affirme que les régions ne jouissent pas des mêmes avantages que les grands centres urbains.

« Elles ont besoin d’un coup de pouce, peut-on y lire. Cela signifie un meilleur financement, un soutien accru du gouvernement. […] Il faut rendre disponibles des ressources et aider les gens à développer des initiatives. »

La CAQ propose notamment des mesures en matière de développement économique, d’agriculture, de forêt, d’habitation et d’aménagement du territoire.

Elle invitera ses membres à se prononcer sur le transfert de postes en région, l’implantation de bornes électriques et la valorisation du bois dans la construction, par exemple.

10e anniversaire

Les membres souligneront aussi le 10e anniversaire de la CAQ, qui a été officiellement reconnue comme parti politique le 14 novembre 2011.

Fondée par François Legault et Charles Sirois, la CAQ a absorbé l’Action démocratique du Québec (ADQ) le 14 février 2012 et fait son entrée à l’Assemblée nationale après les élections générales de 2012.

Elle est restée deuxième opposition à la suite de l’élection de 2014.

L’effondrement de l’appui aux partis dits « traditionnels » aux élections générales de 2018 a porté la CAQ au pouvoir avec 37,42 % des suffrages et 74 sièges à l’Assemblée nationale.

C’est la première fois depuis 1970 qu’un parti politique autre que le Parti libéral du Québec (PLQ) ou le Parti québécois (PQ) détient une majorité de sièges au parlement.

La CAQ ne se dit ni fédéraliste, ni souverainiste, mais autonomiste, c’est-à-dire qu’elle vise à défendre les intérêts du Québec – et à augmenter ses pouvoirs – à l’intérieur du Canada.

Depuis son arrivée au pouvoir, la CAQ compte parmi ses principales réalisations l’adoption d’une loi sur la laïcité, le durcissement des politiques en matière d’immigration et l’abolition des commissions scolaires.