(Ottawa) Une députée conservatrice fédérale qui fait partie d’un groupe prévoyant de plaider contre la vaccination obligatoire a déclaré que la cohorte ne ferait rien pour contredire le chef Erin O’Toole.

Marilyn Gladu a fait une déclaration sur Twitter vendredi, un jour après avoir révélé qu’entre 15 et 30 députés et sénateurs conservateurs organisaient un « mini-caucus » autour de la question.

Mme Gladu a indiqué que l’idée a émergé après que plusieurs d’entre eux ont exprimé les inquiétudes de leurs électeurs concernant la perte de leur emploi parce qu’ils n’étaient pas vaccinés contre la COVID-19.

PHOTO TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK DE MARILYN GLADU

La députée conservatrice Marilyn Gladu

Elle a fait valoir que la formation du groupe, surnommé le caucus des libertés civiles et opérant au sein du caucus conservateur plus large, n’a rien à voir avec M. O’Toole ou sa direction du parti.

Pourtant, cette décision fait sourciller alors que M. O’Toole est aux prises avec des divisions internes dans son caucus de 118 membres sur ce que les conservateurs devraient faire concernant les exigences de vaccination, y compris pour les députés.

Dans sa déclaration, Mme Gladu dit qu’elle soutient son chef « ainsi que ses positions sur la COVID-19 ».

« Le caucus des libertés civiles servira de mécanisme pour présenter des idées au caucus national conservateur et ne prendra aucune position contraire à la perspective collective de notre chef et du caucus national », a-t-elle affirmé.

Ni M. O’Toole ni son bureau n’a publiquement répondu à l’affaire.

Malgré l’accent mis par Mme Gladu sur le fait que la formation du groupe ne concerne pas M. O’Toole, il ne fait aucun doute que cela donnera aux opposants politiques une cible pour continuer à attaquer les conservateurs sur la question, selon un stratège.

Shakir Chambers, qui a aidé Doug Ford à remporter les élections provinciales de l’Ontario en 2018, a déclaré que M. O’Toole tentait de se départir d’un manque de clarté quant à sa position sur la question, et qu’il serait sage de choisir un camp.

« Plus cette zone grise demeure en place, plus il y a d’incertitude, plus les Canadiens vous regarderont et ne penseront tout simplement pas qu’il s’agit d’un leadership crédible », a-t-il fait valoir.

Pendant la campagne électorale fédérale, M. O’Toole s’est opposé à la vaccination obligatoire et a déclaré que des tests rapides devraient être disponibles pour ceux qui ne sont pas immunisés.

Il n’a pas fait de la vaccination à deux doses une condition préalable aux candidats pour se présenter sous la bannière conservatrice. Le problème est réapparu après la campagne lorsque le Bureau de régie interne, comité parlementaire multipartite et organe directeur de la Chambre des communes, a introduit une politique de vaccination obligatoire pour les députés.

Ce qui a suivi a été une réponse changeante des conservateurs.

Au début, leur whip, Blake Richards, a déclaré que les conservateurs déploraient qu’une telle décision ait été prise par un groupe de députés au lieu de la Chambre des communes dans son ensemble, mais n’a pas précisé si le parti contesterait la décision.

Peu de temps après, M. O’Toole a déclaré à The Agenda with Steve Paikin à TVO lors de sa première entrevue depuis les élections qu’il respectait la décision du comité.

Un porte-parole a ensuite publié une clarification, affirmant que bien que les conservateurs respectent le fait que le comité a la capacité d’établir des règles pour le Parlement, il rejette sa « compétence d’enfreindre le droit d’un membre de siéger à la Chambre des communes ».

Cela a conduit à une conférence de presse la semaine dernière où, après une réunion de quatre heures avec son caucus, M. O’Toole a annoncé que ses députés suivraient les règles établies pour la Chambre, mais contesteraient la décision auprès du président après la reprise des travaux du Parlement le 22 novembre.

À ce moment, M. O’Toole n’avait pas dit quel était son message aux députés conservateurs qui ne sont peut-être toujours pas vaccinés ni combien des 118 membres de son caucus sont complètement immunisés.

Une analyse de La Presse Canadienne montre qu’au moins 82 des 119 élus conservateurs, dont M. O’Toole, sont doublement vaccinés contre la COVID-19.