(Québec) La course à la succession de Régis Labeaume se corse à Québec. Le candidat Bruno Marchand vient de faire un bond important dans les intentions de vote selon un nouveau sondage, même si Marie-Josée Savard reste bien en tête.

Le coup de sonde mené par Léger pour le compte du Journal de Québec révèle que les appuis à l’ancien PDG de Centraide ont grimpé à 22 %. Ils étaient à 12 % au début du mois d’octobre dans un autre sondage pour le compte du Soleil et du FM93.

« Je suis très, très heureux des résultats. Ça confirme ce qu’on sent sur le terrain, l’enthousiasme transparaît dans ce sondage », a réagi jeudi matin M. Marchand. « Les vents sont bons. La distance n’est pas grande. »

La dauphine de Régis Labeaume, elle, plafonne avec 31 % des intentions de vote, tandis que le chef de l’opposition officielle, Jean-François Gosselin, récolte aussi 22 % des intentions.

« Je n’ai jamais commenté les sondages depuis le début. Je suis très fière du travail de mon équipe. Le bon sondage est celui du 7 novembre », s’est contentée de dire Mme Savard.

Ce plus récent sondage laisse entendre que même si Mme Savard mène toujours, la lutte s’est resserrée. Le sondage du Soleil et du FM93 du début octobre accordait 36 % à Mme Savard, contre 15 % à M. Gosselin et seulement 12 % à M. Marchand.

Il faut donc s’attendre à une soirée électorale plus relevée. Le dernier coup de sonde réalisé par Léger comporte toutefois une importante marge d’erreur de 4,4 %. Il a été réalisé sur le web auprès de 500 adultes de la ville de Québec pouvant s’exprimer en français, du 23 au 25 octobre.

Le coût du tramway bondit

La campagne municipale à Québec a aussi été marquée jeudi par une sortie du ministre des Transports, François Bonnardel, à propos d’un éventuel dépassement de coûts de 600 millions dans le projet du tramway.

Le projet évalué à 3,3 milliards frôlerait désormais les 4 milliards. Le ministre réagissait à des informations d’abord dévoilées par Le Journal de Québec.

« Je ne suis pas content d’avoir une augmentation de 600 millions », a dit M. Bonnardel jeudi.

« On va s’asseoir avec la prochaine administration, on va comprendre comment ils ont pu arriver aujourd’hui à une explosion des coûts », a-t-il ajouté. Notons que l’entente avec la Ville prévoit qu’elle paiera le tiers des dépassements de coûts, et les deux autres ordres de gouvernement épongeront le reste.

Le ministre des Transports a soutenu qu’il ne souhaitait pas de coupes dans le projet qu’il juge « extrêmement important ».

Marie-Josée Savard estime que parler de dépassement de coûts relève de la « spéculation ». « Ce sera un dépassement de coût lorsque les enveloppes seront ouvertes », a-t-elle dit, en référence au processus d’appel d’offres pour trouver un consortium.

PHOTO PATRICE LAROCHE, ARCHIVES LE SOLEIL

Marie-Josée Savard, candidate à la mairie de Québec

La Ville a toutefois convenu que l’inflation et l’explosion des coûts dans l’industrie de la construction n’épargnaient pas le projet de tramway. « Cette situation prévaut et affecte tous les grands projets d’infrastructure en cours au pays, a expliqué le porte-parole de la Ville, David O’Brien. Personne ne peut savoir actuellement comment évolueront ces éléments économiques. »

Le candidat à la mairie Bruno Marchand a réagi à ce dernier développement en ouvrant la porte à une « consultation » sur le tramway. En faveur du projet depuis le début de la campagne, l’homme s’est montré plus prudent jeudi, faisant même allusion à l’abandon du projet.

« Je ne peux pas vous dire aujourd’hui : on va aller de l’avant coûte que coûte avec ce projet-là, même s’il coûte 5 ou 6 milliards », a-t-il dit.

Marie-Josée Savard a quant à elle réitéré son intention de « se battre jusqu’au bout pour aller chercher ce qu’il faut pour réaliser ce projet-là ».

« Depuis le début, contrairement à M. Marchand, j’y crois, à ce projet-là, a-t-elle dit. Je ne fais pas semblant d’y croire pour une campagne électorale. »