(Ottawa) La composition du nouveau cabinet de Justin Trudeau devrait représenter la volonté de son gouvernement à respecter plusieurs engagements importants, concernant notamment le changement climatique et le logement abordable.

Deux sources gouvernementales de haut niveau affirment que le premier ministre a choisi des ministres qui, selon lui, seront capables de mobiliser rapidement l’appareil gouvernemental pour agir sur les questions prioritaires – de la même manière que le gouvernement a pu distribuer des milliards de dollars de programmes d’aide d’urgence pour maintenir les Canadiens à flot pendant la pandémie de COVID-19.

Les deux sources ont parlé sous couvert d’anonymat, car elles n’étaient pas autorisées à parler publiquement de la cérémonie de prestation de serment du cabinet de mardi.

Les autres domaines prioritaires du gouvernement minoritaire libéral de Justin Trudeau comprennent la fin de la lutte contre la COVID-19, la reconstruction d’une économie plus verte et plus équitable, les investissements à long terme dans les soins de santé et la réconciliation avec les peuples autochtones.

La nouvelle liste de ministres est restée un secret bien gardé lundi, mais l’accent mis sur la vitesse suggère que Justin Trudeau pourrait vouloir des mains expérimentées sur les dossiers prioritaires et pourrait également planifier des changements structurels à certains ministères pour mettre davantage l’accent dans certains domaines.

Justin Trudeau a déclaré que son nouveau cabinet maintiendrait la parité hommes-femmes, serait équilibré au niveau régional et refléterait la diversité du Canada.

Le premier ministre aura donc dû trouver dans son caucus des femmes pour remplacer la ministre des Infrastructures, Catherine McKenna, qui ne s’est pas représentée, et trois ministres féminines qui ont perdu leur siège lors des élections du mois dernier : Bernadette Jordan aux Pêches, Maryam Monsef à l’Égalité des genres et Deb Schulte aux Aînés.

Alors que seuls Justin Trudeau et une poignée de ses conseillers les plus proches savent qui le premier ministre choisira pour pourvoir ces postes vacants, les spéculations se sont concentrées sur la députée recrue de Halifax West, Lena Metlege Diab, une ancienne ministre provinciale de la Justice, pour occuper le poste de Bernadette Jordan en Nouvelle-Écosse.

Pour représenter la région d’Ottawa où était Catherine McKenna, la députée d’Orléans Marie-France Lalonde, une ancienne ministre provinciale, la nouvelle députée de Kanata-Carleton Jenna Sudds, une ancienne adjointe au maire d’Ottawa, ou la députée vétérane d’Ottawa-Ouest-Nepean Anita Vandenbeld pourraient être considérées.

Le ministre de la Défense Harjit Sajjan devrait être déplacé, mais pas complètement exclu du cabinet. Justin Trudeau a subi de nouvelles pressions lundi de la part des conservateurs pour larguer Harjit Sajjan pour ce qu’ils décrivent comme sa mauvaise gestion des inconduites sexuelles parmi les hauts gradés de l’armée.

Randy Boissonnault, élu dans Edmonton-Centre en 2015, défait en 2019 et réélu le mois dernier, est considéré comme l’un des candidats au Cabinet alors qu’il est l’un des deux seuls libéraux élus en Alberta.

Justin Trudeau a déjà annoncé que Chrystia Freeland conserverait son double rôle de vice-première ministre et de ministre des Finances.

Il a reçu lundi des conseils non sollicités de l’opposition sur les députés qui ne devraient pas être retenus.

En plus d’avoir demandé le retrait d’Harjit Sajjan du cabinet, les conservateurs mettent en garde le premier ministre contre la nomination de la députée de Fredericton Jenica Atwin, qui a quitté les verts le printemps dernier à la suite d’un différend avec la direction de ce parti au sujet du conflit israélo-palestinien. Jenica Atwin, qui avait qualifié Israël d’État d’apartheid, a été réélue le mois dernier en tant que libérale.

Pendant ce temps, le NPD et certains dirigeants autochtones demandent à Justin Trudeau de se débarrasser de la ministre des Relations Couronne-Autochtones, Carolyn Bennett, qu’ils accusent de ne pas respecter l’engagement du gouvernement libéral en faveur de la réconciliation.

Une fois assermenté, tout nouveau ministre obtiendra rapidement un cours intensif sur son portefeuille et essaiera de s’imprégner des multiples dossiers avant le retour en Chambre dans un mois, le 22 novembre.

Les libéraux ont déclaré qu’ils mettront rapidement l’accent aux Communes sur une refonte de l’aide fédérale en période de pandémie, que le gouvernement a dévoilée jeudi. Ottawa ne renouvellera pas la Prestation canadienne pour la relance économique au-delà du 23 octobre et remplacera l’aide aux entreprises par des programmes de 7,4 milliards, plus ciblés, notamment en tourisme et en culture.

La cérémonie d’assermentation, présidée par la nouvelle gouverneure générale, Mary May Simon, débutera à Rideau Hall à 10 h 30 mardi.