(Toronto) Le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Jagmeet Singh, estime que le gouvernement libéral devrait élargir l’admissibilité de son offre de relocalisation au Canada pour inclure la famille élargie des interprètes et autres collaborateurs afghans ayant soutenu les troupes de la coalition.

En conférence de presse à Toronto, mardi matin, M. Singh a soutenu qu’Ottawa devrait adopter une approche très large pour accepter les parents, les frères et sœurs ainsi que d’autres proches dont la vie pourrait être menacée alors que les talibans recommencent à gagner du terrain dans ce pays déchiré par la guerre.

« C’est clair qu’ils sont en danger en ce moment, ils sont menacés par les talibans. Ce qu’on doit faire, c’est aider ces interprètes avec plus de ressources pour les emmener ici au Canada, mais aussi je pense qu’on doit avoir une approche plus large pour reconnaître que leurs familles sont elles aussi en danger », a mentionné en français le chef néodémocrate.

Le mois dernier, des ministres ont concocté une série de mesures d’immigration d’urgence qui concernent actuellement les anciens employés afghans des forces armées, leurs enfants, ainsi que leur époux ou épouse. Ces personnes peuvent être extraites d’Afghanistan et venir s’établir au Canada. Cette opération vise à protéger ces collaborateurs de représailles de la part des talibans qui ont juré vengeance contre tous ceux ayant aidé les forces occidentales.

Ce programme qui se voulait accéléré est ralenti par la confusion qui s’explique, selon d’anciens combattants, par un manque de consultation ainsi que par un délai initial de 72 heures pour s’inscrire. La consigne initiale a été prolongée depuis, mais le mal était fait puisque la boîte de messagerie du gouvernement s’est trouvée submergée.

Selon les anciens combattants et anciens collaborateurs des forces armées, le programme actuel exclut les parents, les frères et sœurs ainsi que les enfants d’âge adulte. Tous les Afghans ayant déjà fui le pays vers des États voisins sont aussi exclus du programme.

Des manifestants devaient faire part de leur mécontentement au gouvernement lors d’un rassemblement, mardi, sur la colline du Parlement à Ottawa. L’évènement était organisé par un ancien interprète afghan qui habite aujourd’hui en Ontario.