Les gouvernements de partout sur la planète devraient éviter le nouveau président iranien en raison de ses antécédents en matière de violations des droits de la personne, a soutenu l’ancien premier ministre du Canada, Stephen Harper, dans un discours prononcé samedi lors d’une conférence internationale sur la situation du pays du Moyen-Orient.

Les commentaires de l’ex-politicien ont été prononcés lors d’une séance virtuelle du Sommet mondial pour un Iran libre 2021. Le 22e premier ministre fédéral a déclaré aux participants que l’arrivée au pouvoir d’Ebrahim Raisi était une preuve supplémentaire de la montée de l’extrémisme en Iran.

Le juge en chef du pays devrait officiellement prendre le pouvoir le mois prochain. Raisi deviendrait le premier président iranien en exercice sanctionné par le gouvernement américain avant même d’entrer en fonction, en partie pour son implication dans l’exécution massive de milliers de prisonniers politiques en 1988.

« Ebrahim Raisi est un criminel, coupable de crimes contre l’humanité. Il est un symbole vivant de la folie d’essayer d’apaiser le régime (du chef suprême, l’ayatollah Ali Khamenei) », a évoqué Stephen Harper lors de son bref discours.

« Honte à tout gouvernement dans le monde qui s’assoirait et essaierait de négocier quoi que ce soit avec une administration dirigée par Ebrahim Raisi », a-t-il ajouté.

Raisi, un protégé du guide suprême, a accédé à la plus haute position civile d’Iran lors d’un vote qui a connu un taux de participation historiquement bas après que son plus grand concurrent ait été disqualifié par un comité dirigé par Khamenei.

L’accord sur le nucléaire

M. Harper a affirmé que cette élection « simulée » montre à quel point les efforts pour sauver l’accord sur le nucléaire de 2015 avec Téhéran, terni depuis, n’ont fait qu’encourager les forces extrémistes.

« Tous les prétextes d’une soi-disant candidature modérée ont été écartés, a déclaré Harper, qui a été premier ministre du Canada de 2006 à 2015. Le gouvernement que j’ai dirigé n’a jamais été dupe de l’existence supposée d’une faction modérée fantôme. »

Stephen Harper, dont le gouvernement conservateur a rompu les relations diplomatiques avec l’Iran en 2012, a été un critique véhément de l’accord sur le nucléaire.

Les libéraux du premier ministre Justin Trudeau ont soutenu l’accord, qui limite la capacité de l’Iran à développer des armes nucléaires en échange d’un certain allégement des sanctions.

Cependant, l’entente sur le nucléaire a été torpillée en 2018 lorsque l’ancien président américain Donald Trump a annoncé le retrait des États-Unis, une décision que M. Harper a publiquement soutenue.

Le président Joe Biden et son équipe ont fait du retour des États-Unis à l’intérieur de l’accord l’une de leurs principales priorités en matière de politique étrangère.

Toutefois, les espoirs que l’accord pourrait être relancé et élargi ont été anéantis peu de temps après le vote qui a vu Ebrahim Raisi être nommé président désigné de l’Iran.

Raisi a rejeté la possibilité de rencontrer Biden ou d’ouvrir des négociations sur le programme de missiles balistiques de Téhéran et le soutien aux milices régionales.

Avec l’Associated Press