(Québec) Le gouvernement Legault débloque des sommes supplémentaires pour prévenir la violence conjugale chez les adolescents et les jeunes adultes. Quelque 630 000 $ seront distribués à l’organisme SOS violence conjugale pour un service de clavardage 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 et le développement d’outils interactifs pour les 12 à 15 ans.

La ministre responsable de la Condition féminine, Isabelle Charest, explique vouloir porter une attention particulière aux adolescents dans le cadre de la lutte contre la violence conjugale. « Ce sont eux qui commencent à avoir des relations amoureuses, c’est important de faire la promotion des relations égalitaires », fait-elle valoir.

« Il y a eu par ailleurs une augmentation des signalements de violence [conjugale] chez les jeunes. Ça me préoccupe énormément. Ça montre l’importance d’agir tôt », poursuit-elle. Le taux d’infraction commise dans un contexte conjugal à l’égard de victimes âgées de 12 à 17 ans a bondi de 22 % de 2008 à 2015, rapporte-t-elle.

Le Secrétariat à la condition féminine investira donc 345 844 $ pour le deuxième volet d’une campagne de sensibilisation des 12 à 25 ans. Les sommes serviront au développement d’un outil interactif destiné aux 12 à 15 ans. La ministre Charest décaisse 80 000 $ de son fonds discrétionnaire pour compléter le financement.

On pourra également permettre une diffusion massive de la campagne « Et si je te disais que c’est de la violence… Et qu’on peut choisir ? », déjà déployée.

De plus, 203 190 $ proviennent du ministère de la Justice pour la mise sur pied, toujours par l’entremise de SOS violence conjugale, d’un projet-pilote de clavardage et échange de textos qui sera bientôt accessible en tout temps.

Briser le cycle de la violence

« Je trouve le projet de SOS violence vraiment intéressant et très pertinent », a-t-elle souligné. Le Québec est secoué par une vague de féminicides depuis le début de l’année. Les jeunes peuvent aussi faire partie de la solution s’ils sont aussi capables de reconnaître des situations de violence conjugale chez leurs parents, croit Mme Charest.

« Il y a encore beaucoup de travail à faire et il faut pousser ces initiatives-là », assure la ministre Charest. « On voit que [la violence] se perpétue encore. Il faut briser ce cycle-là, et je pense qu’avec l’éducation, c’est là qu’on va y arriver », ajoute-t-elle.

Le gouvernement Legault a annoncé des investissements de 223 millions supplémentaires sur cinq ans qui doivent permettre l’ajout de places et de ressources principalement dans les maisons d’hébergement. Les 630 000 $ annoncés mardi s’ajoutent à ces sommes, a-t-on indiqué au cabinet de Mme Charest.