(Québec) C’est avec une bonne dose de prudence que le premier ministre François Legault s’est exprimé sur les réseaux sociaux concernant le suspense électoral aux États-Unis.

Il a fait ses premiers commentaires vers 8 h 30 mercredi, alors que l’on ignore toujours qui, de Donald Trump ou Joe Biden, l’emportera.

François Legault s’est limité à dire qu’il a pris connaissance des résultats préliminaires de la présidentielle américaine et qu’« on va surveiller ça de près jusqu’au résultat final ».

« On va continuer de travailler fort pour faire prospérer notre relation, peu importe le président que les Américains auront choisi », a-t-il ajouté.

La veille, il avait refusé d’exprimer une préférence. « Je n’ai pas l’intention de me mêler de ça. Je ne voudrais pas, si on était en élection ici, que les autres États ou pays se mêlent de nos élections. Donc, ce sera aux Américains à décider », avait-il dit.

Lors d’une mêlée de presse mercredi, la vice-première ministre Geneviève Guilbault a déclaré qu’« on aurait aimé un résultat peut-être plus franc ». « C’est encore en évolution », a-t-elle observé comme tout le monde, notant une « remontée » de Joe Biden en matinée dans des États-clés. « Dans tous les cas, de toute façon, on va se ranger au résultat qui aura été décidé par la population américaine », a-t-elle conclu.

De son côté, la ministre des Relations internationales, Nadine Girault, a voulu se faire rassurante concernant la relation du Québec avec les États-Unis alors que la situation politique américaine est pour le moment instable. « Nos liens sont forts et nous sommes des alliés commerciaux essentiels. Nous allons continuer de soutenir la relation que nous entretenons depuis toujours avec notre voisin du sud », a-t-elle écrit sur les réseaux sociaux.

Inquiétudes sur la montée de la « pensée complotiste »

Le co-porte-parole de Québec solidaire s'est dit inquiet de la montée de la « pensée complotiste » au Québec et des résultats préliminaires obtenus par Donald Trump. « On voit autour de nous des gens, des amis, des collègues, des membres de la famille peut-être être tentés par certains discours qui sont proches de ceux de Donald Trump », a indiqué Gabriel Nadeau-Dubois.

Citant ce que les sondages démontrent, M. Nadeau-Dubois indique que « de plus en plus de Québécois adhèrent à des thèses complotistes, et ces thèses-là sont souvent très proches de certains discours de M. Trump ». Il estime qu'aucune démocratie « n'est à l'abri de ces dérives-là ».

« Le message que j'ai ce [mercredi], c'est : continuons à se parler au Québec, continuons à parler de politique, continuons à débattre même si on n'est pas d'accord. [...] Je pense que c'est le petit bout qu'on peut faire au Québec pour limiter la montée de candidats comme Donald Trump dans les démocraties », a-t-il ajouté.

Il avait aussi une pensée pour les jeunes environnementalistes : « Ne désespérez pas, [...] la partie n'est pas perdue, il faut continuer de se mobiliser ».

Le chef parlementaire du Parti québécois, Pascal Bérubé, a indiqué que les résultats préliminaires témoignent d'une « Amérique qui est divisée en deux ». Il croit que le Québec doit davantage se préoccuper « d'enjeux très concrets » pour la province, comme « la question des frontières, la question du libre-échange, du protectionnisme », a-t-il énuméré.

« Ça, le lendemain [du 21 janvier], ça va être en place, alors c'est ça qui m'inquiète pour mon peuple », a précisé M. Bérubé, au-delà des résultats à la présidentielle.