(Ottawa) La course à la succession du chef conservateur Andrew Scheer est désormais officiellement lancée, avec la publication de règles et d’échéanciers susceptibles de restreindre le nombre de prétendants.

L’appel de nominations a formellement commencé lundi et la douzaine de personnes qui ont déjà manifesté leur intérêt – dont l’ancien premier ministre du Québec Jean Charest, l’ancienne ministre Rona Ambrose et au moins trois députés actuels – devraient commencer à mettre en œuvre une véritable campagne.

Les candidats auront trois obstacles à franchir pour que leur nom figure sur le bulletin de vote.

PHOTO ADRIAN WYLD, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

L’ancien premier ministre du Québec Jean Charest

Pour être approuvés en tant que « demandeur autorisé », ils ont jusqu’au 27 février pour payer le premier versement non remboursable de 200 000 $ de frais d’inscription, ainsi que pour recueillir 1000 signatures de membres du parti de 30 circonscriptions réparties dans sept provinces ou territoires.

Après cette date limite, les candidats auront besoin de 1000 signatures supplémentaires et devront verser un dépôt de conformité remboursable de 100 000 $ pour avoir accès à la liste des membres du parti et pour avoir une place dans les débats.

En plus de ces exigences, ils devront encore obtenir 1000 signatures supplémentaires avant le 25 mars.

Ces trois étapes augmentent les exigences par rapport à ce qui avait été mis en place lors de la précédente course à la direction, remportée par M. Scheer.

En 2017, le coût était de 100 000 $, divisé entre un dépôt de conformité remboursable et un segment non remboursable. Seulement 300 signatures de membres étaient nécessaires, même si elles devaient également provenir de 30 circonscriptions de sept provinces ou territoires différents.

La course s’est étalée sur plus d’un an. Le règlement a été publié en mars 2016, la date limite d’inscription était le 24 février 2017 et les membres du parti ont élu le nouveau chef le 27 mai.

La présente course aura été lancée et conclue sur une période beaucoup plus courte – le nouveau chef doit être annoncé le 27 juin.

La campagne de 2017 comptait 14 noms sur le bulletin de vote, ce qui a provoqué une certaine grogne quant à l’impossibilité d’avoir des débats politiques de fond. Des pressions ont été exercées sur les organisateurs de la course à la direction cette fois-ci pour voir si les règles pouvaient être structurées afin de restreindre le nombre de candidats.

Deux niveaux de candidats

Dans la plupart des courses à la direction, il y a deux niveaux de candidats, a souligné Jamie Ellerton, un stratège conservateur de la firme Conaptus.

Un premier groupe est formé de candidats perçus comme ayant une chance de l’emporter ; le deuxième est composé de personnes perçues comme cherchant à se faire connaître à d’autres fins politiques.

PHOTO NATHAN DENETTE, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Kevin O’Leary

Mais les règles de la présente course, notamment le nombre de signatures et les différents échéanciers, laissent croire que les candidats qui se lanceront seront ceux qui ont déjà un plan en place, a-t-il fait valoir.

« Ce que je pense que ces règles font, c’est exclure la possibilité pour un candidat totalement peu sérieux comme Kevin O’Leary de plonger, de faire les manchettes pendant plusieurs semaines, puis de se retirer, parce que les exigences sont si grandes », a-t-il déclaré.

M. O’Leary, un magnat des affaires et vedette de la téléréalité, a brièvement rejoint la course en 2017, mais a abandonné quelques mois plus tard après avoir échoué à obtenir suffisamment de soutien au Québec.