(Ottawa) Le gouvernement Trudeau a soumis sa proposition aux partis d’opposition pour un retour aux Communes permettant le vote à distance.

Les élus reviennent au parlement le 23 septembre pour l’ouverture d’une nouvelle session et la lecture du discours du Trône.

« Il n’est pas responsable que les 338 députés se rendent à Ottawa pour y siéger, alors nous appuyons une approche hybride. Ça a bien fonctionné ce printemps et c’est la chose responsable à faire », écrit dans un courriel Simon Ross, porte-parole du leader parlementaire du gouvernement.

« Le vote à distance est nécessaire pour que tous les députés puissent représenter leurs électeurs. On travaille avec les autres partis sur les détails de cette approche », ajoute-t-il.

Le leader Pablo Rodriguez a proposé cette façon de faire à ses homologues des autres partis politiques jeudi après-midi.

« L’approche hybride » signifie qu’un petit nombre de députés seront à l’intérieur des Communes tandis que leurs collègues participeront aux travaux en visioconférence.

Depuis des mois, les conservateurs résistent à la possibilité du vote à distance.

Cependant, jeudi en fin de journée, leur nouveau leader parlementaire, Gérard Deltell, ne voulait plus commenter la chose. « Le " black out " vient de commencer », a-t-il dit, joint par téléphone, préférant que les négociations entre leaders parlementaires se poursuivent loin des médias.

Les néo-démocrates semblent d’accord avec l’offre libérale. Ce qui ne les empêche pas de critiquer le gouvernement.

« Depuis longtemps, nous demandons au gouvernement libéral de se réunir et de discuter des avantages d’un modèle hybride. […] Nous sommes heureux que les libéraux aient enfin répondu et nous examinons leur proposition, mais cela n’aurait pas dû prendre des semaines », a réagi le chef Jagmeet Singh dans une déclaration écrite.

Les bloquistes ont refusé de commenter l’offre libérale.

Le président de la Chambre des communes réclame une entente entre les partis avant de permettre la chose.

Aux néo-démocrates qui l’ont approché il y a 10 jours pour réclamer que soit testé le vote à distance afin qu’il soit fonctionnel dès le 23 septembre, le président Anthony Rota a rappelé qu’il ne peut rien décider sans la Chambre.

« Bien que j’aie confiance que l’Administration pourra offrir ce support à temps, de pareilles mesures doivent d’abord obtenir l’accord de la Chambre », écrit M. Rota dans une lettre adressée aux députés néo-démocrates Peter Julian et Rachel Blaney, lettre dont La Presse canadienne a obtenu copie.

M. Rota ajoute dans cette missive que les décisions prises avant la prorogation n’ont plus effet. Ainsi, même le travail du comité qui s’est penché sur la façon dont le Parlement pourrait fonctionner en temps de pandémie n’est plus à l’étude, vu la prorogation.

« Je dois obéir à une décision de la Chambre », insiste M. Rota. Et le fonctionnement hybride, mais sans vote à distance, que les Communes avaient adopté au printemps a expiré avec la fin de la session parlementaire.

« Si un consensus peut être atteint sur la façon dont la Chambre devra fonctionner à son retour le 23 septembre, il me fera plaisir de confier à l’Administration le soin de mettre en place toute entente », conclut le président.

« On a proposé aux autres partis une façon de faire fonctionner la Chambre des communes et de faire voter les députés. On va continuer de discuter avec les oppositions et on pense qu’un consensus est possible », de l’avis de M. Ross.

Retraite de deux jours

Afin de préparer cette rentrée du 23 septembre, les ministres de Justin Trudeau se réuniront deux jours la semaine prochaine. La retraite du conseil des ministres se fera à Ottawa les 14 et 15 septembre.

« Ensemble, nous faisons encore face à des défis importants en raison de la pandémie de COVID-19, mais nous nous trouvons aussi devant des opportunités. Je suis impatient de rencontrer mes collègues pour que nous continuions de travailler sur notre plan visant à assurer la santé et la sécurité de tous et à bâtir un pays plus résilient, soit un pays plus juste, plus vert et plus inclusif pour tout le monde », déclare le premier ministre Trudeau dans le communiqué qui annonce la réunion.