(Ottawa) Le chef conservateur Andrew Scheer promet de mettre fin à l’immigration « illégale » à la frontière canado-américaine s’il est élu premier ministre en octobre.

M. Scheer a annoncé cet engagement parmi tant d’autres lors d’un discours prononcé mardi à Toronto, qui exposait sa vision de l’immigration au Canada.

Devant une foule de partisans, M. Scheer s’est engagé à combler les lacunes de l’entente entre le Canada et les États-Unis sur les tiers pays sûrs, qui a permis aux migrants de faire des demandes d’asile en évitant les postes frontaliers officiels.

Le chef conservateur croit que les Canadiens ont perdu confiance envers le système d’immigration, notamment en raison de l’afflux de migrants irréguliers à la frontière.

Depuis le début de l’année 2017, plus de 43 000 demandeurs d’asile sont entrés au pays sans passer par les points de contrôle officiels — et M. Scheer blâme le premier ministre Justin Trudeau pour cette situation.

Il a reproché à M. Trudeau d’avoir affaibli l’intégrité de la frontière et d’avoir amené certains Canadiens à vouloir réduire les niveaux d’immigration au pays.

Au cours de la dernière année, un certain nombre de sondages ont révélé une inquiétude croissante parmi les Canadiens face au nombre de nouveaux arrivants que le Canada accepte chaque année.

M. Scheer dit avoir entendu ces préoccupations surtout de la part de Néo-Canadiens qui ont « respecté les règles du jeu et sont arrivés au Canada honnêtement et équitablement ».

« Ce sont eux qui sont les plus offensés par le statu quo de M. Trudeau, dans lequel certains sont capables de passer devant les autres, d’exploiter des échappatoires et de jouer avec le système », a-t-il déclaré.

Plusieurs autres promesses

Le chef conservateur croit pouvoir rétablir la confiance des Canadiens envers le système d’immigration avec un certain nombre de mesures, dont l’amélioration de la formation linguistique, une meilleure reconnaissance des qualifications professionnelles et un recentrage du programme de réfugiés parrainés par le gouvernement sur les victimes d’atrocités.

Il a également réitéré son intention de rétablir le Bureau de la liberté de religion, une unité d’Affaires mondiales Canada qui défend les minorités religieuses menacées.

Quant aux niveaux d’immigration, M. Scheer s’est engagé à fixer le seuil « conformément à ce qui est dans l’intérêt supérieur du Canada ».

« Ce nombre peut changer chaque année et je ne vais pas me lancer dans un débat idéologique ou, pire, dans une vente aux enchères sur les chiffres de l’immigration », a-t-il soutenu.

Le chef conservateur n’a pas fourni beaucoup de détails sur son plan ; il a promis de le faire en campagne électorale.