(Québec) Il y a réfléchi, parce que la situation était différente. Mais la réponse reste la même : Sébastien Proulx ne sera pas candidat à la succession de Philippe Couillard. Le seul libéral élu à l’est de Montréal en a discuté avec des collègues il y a quelques jours ; tous ont compris qu’il ne serait pas au rendez-vous.

L’état de santé du PLQ n’est pas reluisant. Le parti qui a déjà eu 100 000 membres, à l’époque du référendum de 1980, connaît un creux historique, avec 30 000 membres. Même si sa situation financière est meilleure que celle du Parti québécois, toutes les dépenses sont scrutées à la loupe.

Bien des libéraux des régions redeviennent orphelins avec cette décision de Sébastien Proulx. Après le désistement d’André Fortin puis celui de Pierre Moreau, beaucoup, au sein du PLQ, voyaient la voie s’ouvrir devant le député Proulx, qui ne voulait pas participer à une course pour servir de faire-valoir à un candidat qui aurait eu l’appui de l’establishment du PLQ.

Réflexion

Au dernier conseil général du PLQ, il y a deux semaines à Drummondville, M. Proulx, qui avait auparavant exclu de se porter candidat, avait subitement réévalué sa décision, s’accordant une période de réflexion.

Il avait dit constater qu’il incarnait une tendance nationaliste toujours importante au sein du PLQ. Il avait même déjà prévu qu’il devrait apprendre l’anglais, qu’il ne maîtrise guère, et renoncer à son poste de leader parlementaire, qui lui aurait conféré une visibilité inéquitable pour ses éventuels adversaires.

Mais depuis, il n’a pas passé de coup de fil, pas sondé ses collègues ou des militants influents à la recherche d’appuis éventuels.

Car les raisons qui l’avaient poussé à renoncer au début lui sont réapparues. Sébastien Proulx a de jeunes enfants, la fonction de chef de parti est très accaparante. Il avait soutenu que sa décision serait évaluée à l’aune de ce qui était bon pour le PLQ, mais aussi pour lui et pour sa famille. Il y a quelques semaines, M. Proulx a reconnu qu’il ne pouvait s’engager à terminer son mandat à l’Assemblée nationale.

Les deux candidates prévisibles, Dominique Anglade de Marwah Rizqy, sont, elles, beaucoup plus actives. Mme Anglade a passé deux jours en Gaspésie, région dont elle est la marraine politique, fait-on valoir. Marwah Rizqy passe beaucoup de temps à solliciter des appuis et à recruter de nouveaux membres, déterminants pour sa candidature.

Jusqu’à hier soir, le député de Jean-Talon, à Québec, avait décroché quelques jours de la politique, sans contact avec le bureau. Il avait expliqué « devoir travailler sur son terrain ». Mais il ne parlait pas du terrain politique : il ouvrait la piscine familiale. Hier, il a présidé un rassemblement des militants libéraux de la région de Québec, mais auparavant, il avait déjà prévenu qu’il n’y dévoilerait pas ses intentions.