(Québec) Manon Massé a livré un vibrant plaidoyer, jeudi, pour le respect des droits des minorités. Elle a dressé un parallèle entre l’homophobie et les préjugés à l’égard des enseignants qui portent un signe religieux.

La coporte-parole de Québec solidaire a raconté que lorsqu’elle était employée d’un camp de vacances, dans les années 1980, un directeur lui a interdit de parler de son orientation sexuelle, de peur que les parents ne retirent leurs enfants du camp.

«À l’époque, une large partie de la population était convaincue que nous, les gais et lesbiennes, on ne pouvait pas enseigner ou s’occuper des enfants, parce qu’on allait les contaminer avec nos différences», a-t-elle affirmé lors de la période des questions à l’Assemblée nationale.

«Une chance que les politiciens de l’époque et ceux qui ont suivi n’ont pas appuyé leur seul jugement sur les qu’en-dira-t-on, parce qu’aujourd’hui, il manquerait bien des profs!» a-t-elle lancé.

Les droits des homosexuels ont été inscrits dans la Charte québécoise des droits et libertés en 1977.

Pareillement, on ne s’appuie que sur les perceptions des gens lorsqu’on veut interdire le port de signes religieux aux enseignants, comme le prévoit le projet de loi 21, suggère Manon Massé.

Aucune étude ne prouve qu’il y a du prosélytisme dans les écoles, selon elle.

«Que les gens aient des perceptions, qu’ils aient peur que leurs enfants soient influencés, c’est possible, on ne peut pas empêcher le monde de penser ce qu’ils pensent, mais le premier ministre doit voir plus loin que ça et doit se fonder sur des faits, pas sur des perceptions», a-t-elle insisté.

Plus tard, François Legault a dit trouver la comparaison boiteuse. Lors d’une mêlée de presse en anglais, il a affirmé ne pas comprendre où voulait en venir la chef parlementaire de Québec solidaire.

«Je lui ai fourni trois exemples : l’Allemagne, la France et la Belgique, où l’on interdit aux personnes en autorité de porter un signe religieux, a-t-il dit. Nous ne serons pas le seul endroit au monde à interdire cela.

«Vous ne pouvez pas comparer ça à l’homosexualité, a-t-il ajouté. Je pense que le Québec est vraiment ouvert dans ce domaine et je ne comprends pas pourquoi elle essaie de faire cette comparaison.»