(Ottawa) Les libéraux fédéraux accusent les conservateurs de suivre l’exemple du gouvernement ontarien de Doug Ford et de vouloir dissimuler des « compressions massives » dans leur future plateforme.

Jusqu’à présent, le Parti conservateur du Canada (PCC) est le seul parti à être réticent à utiliser le nouveau service du directeur parlementaire du budget (DPB). Cet outil permettra aux partis politiques de chiffrer leurs promesses électorales de façon « objective et non partisane » aux prochaines élections.

« Nous travaillons à l’élaboration de notre plateforme et c’est notre priorité à l’heure actuelle », a simplement commenté un porte-parole du PCC dans une déclaration écrite transmise à La Presse canadienne.

Lors de la période des questions, jeudi, les libéraux ont sauté sur l’occasion pour accuser les troupes d’Andrew Scheer de « vouloir garder les Canadiens dans le noir » à l’aube de la prochaine campagne électorale.

La leader parlementaire du gouvernement, Bardish Chagger, s’est interrogée à savoir quels programmes sociaux se retrouveraient sous le couperet des conservateurs, s’ils étaient portés au pouvoir en octobre prochain.

Pour la première fois, les électeurs auront accès à des estimations impartiales du coût des mesures proposées en campagne électorale. Les partis pourront en faire la demande dès la fin du mois de juin.

Le DPB fera alors des estimations avec le plus d’exactitude possible et pour éviter les « biais d’optimisme » et les « mauvaises surprises » une fois qu’un nouveau gouvernement arrive au pouvoir.

Le nouveau service du DPB s’inspire de processus similaires qui ont fait leurs preuves en Australie et aux Pays-Bas, entre autres.

Le DPB, Yves Giroux, n’a pas voulu se prononcer sur la décision des conservateurs d’utiliser ou non ce nouvel outil. « Si les partis politiques ou certains partis politiques décidaient de ne pas avoir recours à nos services, c’est une décision qui relève des partis politiques », a-t-il déclaré.

« Moi, je crois que d’avoir des estimations de coûts par le directeur parlementaire du budget rehausse la crédibilité des engagements électoraux des partis, s’est avancé M. Giroux. Mais évidemment, c’est aux électeurs de décider quelles sont les conséquences de ne pas avoir recours à ces services-là. »

Le porte-parole néo-démocrate en matière de finances, Guy Caron, admet qu’il voudrait encore quelques détails sur la « mécanique » et la manière dont le DPB va s’y prendre pour chiffrer les promesses des partis.

« Mais on est tout à fait ouverts à utiliser le processus”, a ajouté M. Caron. Pourquoi se priver d’une telle ressource si on est en moyen de le faire ? »

À son avis, un parti qui refuserait de se soumettre à un processus indépendant enverrait un signal que ses chiffres ne seront peut-être pas aussi « solides » qu’il le prétend.