(Sherbrooke,) Il ne fait désormais plus de doute que le maire de Drummondville, Alexandre Cusson, va se lancer dans la course au leadership du Parti libéral du Québec (PLQ).

Plusieurs sources fiables au sein du parti et du caucus ont confirmé vendredi à La Presse canadienne que M. Cusson fera l’annonce officielle de sa candidature samedi matin, à Sherbrooke, en marge du conseil général du PLQ, au cours duquel va démarrer officiellement la course à la succession de Philippe Couillard, plus d’un an après la défaite cuisante d’octobre 2018.

Durant tout le week-end consacré au conseil général, en présence de quelque 500 militants, l’entrée en scène de M. Cusson risque d’éclipser sa seule adversaire à ce jour, la députée de Saint-Henri–Sainte-Anne, Dominique Anglade, qui, elle, a annoncé ses couleurs depuis plusieurs mois.

M. Cusson sera entouré de deux députées libérales, la députée de Saint-Laurent, Marwah Rizqy, et celle d’Anjou–Louis-Riel, Lise Thériault.

D’autres députés disent être « en réflexion ».

L’ex-ministre aux Petites Entreprises, Stéphane Billette — qui relevait à l’époque de Dominique Anglade —, a choisi lui aussi de se ranger dans le clan Cusson.

Depuis une semaine, M. Cusson multiplie les appels téléphoniques et les rencontres en vue d’élargir le nombre d’appuis au sein du caucus libéral et des militants.

Pour sa part, Mme Anglade a pris une longueur d’avance, ayant déjà convaincu 11 de ses collègues de l’appuyer.

Dès la semaine prochaine, l’ex-président de l’Union des municipalités, qui se présentera comme « le gars des régions », va composer son équipe d’organisateurs. On sait déjà que l’ancien directeur général du parti, Sylvain Langis, et l’ancienne organisatrice de campagne du parti, Josée Lévesque, en feront partie. Leur rôle n’est pas encore défini.

Après avoir flirté pendant des mois avec l’idée de se présenter elle-même, la députée Marwah Rizqy a finalement reculé pour appuyer M. Cusson avant même que ce dernier n’annonce sa candidature.

Mais son désistement ne signifie pas qu’elle se tiendra loin de la course. Au contraire, on s’attend à ce qu’elle joue un rôle-clé dans la campagne du candidat Cusson, tant dans l’organisation que dans la préparation de son programme.

Le prochain chef du PLQ sera connu en mai.

En entrevue téléphonique, la députée Lise Thériault n’a pas caché son enthousiasme pour M. Cusson, un homme qui connaît le Québec « en profondeur », qui saura se porter à la défense des régions et qui a « le développement économique du Québec tatoué sur le cœur ».

Il va apporter « un nouveau souffle » au parti, selon elle.

Lors de la dernière élection générale, le PLQ a été pratiquement rayé de la carte, en dehors de la région de Montréal et de l’Outaouais.

Le prochain chef aura donc le mandat explicite de rendre à nouveau le PLQ attrayant en régions et davantage séduisant pour l’électorat francophone, qui s’est éloigné de lui lors des dernières élections.

En soirée, en mêlée de presse, le chef intérimaire du parti, Pierre Arcand, a dit souhaiter que la course ne provoque pas de déchirements au sein de la formation politique.

Il prévoit d’ailleurs devoir jouer un rôle de préfet de discipline au sein du caucus, pour s’assurer que la course ne laisse pas trop de cicatrices après coup, « en disant à tout le monde de faire le débat d’idées, mais d’éviter les conflits personnels ».

Le fait que le PLQ, malgré sa position de faiblesse sur l’échiquier politique, réussisse à attirer quelqu’un comme M. Cusson, qui ne provient pas du sérail, « c’est quelque chose qui est bienvenu », a commenté M. Arcand, rappelant que les nouvelles règles du parti pour élire le futur chef confirment le « poids majoritaire des régions », et un poids égal à chaque circonscription, dans le processus retenu.