(Montréal) Des groupes qui militaient pour une réforme du mode de scrutin ont décidé de pousser plus ardemment le gouvernement Legault en ce sens, en créant la « Coalition pour la réforme électorale maintenant ! ».

Au cours d’une rencontre avec la presse, vendredi à Montréal, plusieurs de ces groupes ont martelé le message de l’urgence de déposer un projet de loi en ce sens d’ici le 1er octobre, afin que le nouveau mode de scrutin soit en place pour l’élection générale de 2022.

Parmi ces militants, on trouve des étudiants de cégep, des groupes environnementaux, des organisations syndicales, des associations de retraités et des groupes communautaires.

Pour les jeunes

Président de la Fédération étudiante collégiale du Québec, Philippe Clément croit qu’une telle réforme serait de nature à augmenter la proportion de jeunes qui vont voter. Les partis politiques seraient également plus enclins à aborder des enjeux chers aux jeunes, comme l’enseignement supérieur, a-t-il souligné.

« Présentement, quand on voit la proportion des votes qui finit par ne pas compter, ce n’est pas encourageant d’aller voter. Si plus de jeunes vont voter à cause de ça (la réforme), bien on peut s’attendre à ce que les partis parlent davantage des intérêts qui touchent les jeunes. Aux élections en 2018, on a très peu parlé d’enseignement supérieur, de cégep, d’université. Et ce n’est pas en ne parlant pas de ça que les jeunes vont se sentir interpellés. Donc, si on parle plus des enjeux qui les touchent, parce qu’ils vont voter, ils vont voter encore plus », a résumé M. Clément.

Un vote qui ne sert pas ?

Alain Marois, vice-président de la Fédération autonome de l’enseignement, affirme que c’est 55 % du suffrage « qui n’a servi à élire strictement personne » à l’Assemblée nationale, à cause du mode de scrutin actuel.

Il défend le mode de scrutin proposé, qui est celui d’une proportionnelle mixte compensatoire.

« Si la région de la Mauricie a cinq députés présentement, il y aura toujours cinq députés en Mauricie. Il y en aura probablement trois de circonscription et deux de régions. Mais c’est le même travail de représentation », a-t-il fait valoir.

M. Marois a donné un autre exemple pour illustrer ce qu’il voit comme un problème avec le système actuel. « En ce moment, par exemple, avant l’élection, en Mauricie, tous les comtés étaient libéraux. Or, je ne pense pas que tous les gens de la Mauricie étaient libéraux quand ils sont allés voter. Et suite à l’élection du 1er octobre dernier, tous les comtés sont maintenant caquistes. Est-ce que tous les gens de la Mauricie sont maintenant caquistes ? Non. »

M. Marois rejette du revers de la main l’argument de certains opposants à la réforme du mode de scrutin qui craignent de voir ainsi les francophones perdre leur poids. « On n’est pas du tout d’accord. On s’est entendu au niveau du poids des régions pour que ce soit maintenu. Au Québec, la population francophone, elle est plus particulièrement dans les régions. Alors je ne vois pas en quoi une réforme du mode de scrutin va enlever du pouvoir aux francophones », a-t-il répliqué.

Parmi les membres de la « Coalition pour la réforme électorale maintenant ! », on retrouve entre autres Greenpeace Canada, le Pacte pour la transition, la Fédération des femmes du Québec, les organisations syndicales FTQ, CSN, CSQ, CSD, FIQ, APTS, SFPQ, FAE, la Fondation David Suzuki ainsi que le Groupe femmes politique et démocratie.