(Ottawa) Justin Trudeau a critiqué du bout des lèvres les tweets jugés racistes et xénophobes publiés par Donald Trump, insistant sur la différence entre lui et le locataire de la Maison-Blanche en matière d’inclusion.

«Je pense que les Canadiens, et en fait les gens à travers le monde savent exactement ce que je pense au sujet de ces commentaires», a-t-il déclaré lundi en conférence de presse à la base militaire de Petawawa, en Ontario.

«Ce n’est pas comme cela qu’on fait les choses au Canada. Un Canadien est un Canadien», a tranché Justin Trudeau, qui recevait le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg.

Le premier ministre canadien, qui a été invité à réagir à des gazouillis publiés dimanche matin par le président des États-Unis, n'est pas allé jusqu'à les qualifier de racistes, contrairement au chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Jagmeet Singh. 

«Il s'agit d'une triste manifestation de racisme de la part d'un président qui ne montre aucun intérêt ni aucune capacité à unir les gens. Je me range du côté de ces femmes et de tous ceux qui sont ciblés par ces tactiques politiques haineuses», a dénoncé celui-ci sur Twitter, dimanche soir.

Le président Trump a écrit dimanche matin que les représentantes démocrates insatisfaites de la façon dont il gouverne le pays devraient «retourner» d’où elles viennent.

CAPTURE D'ÉCRAN

Il n’a pas précisé à qui s’adressait cette invitation, mais il faisait vraisemblablement référence à de jeunes élues de l’aile gauche du Parti démocrate comme Alexandria Ocasio-Cortez et Ilhan Omar.

«Tellement intéressant de voir les élues "progressistes" démocrates du Congrès […] désormais dire haut et fort et de manière perfide à la population des États-Unis, la plus grande et la plus puissante nation de la Terre, comment notre gouvernement doit être dirigé», a tweeté le président.

Car ces femmes, a poursuivi Donald Trump, sont «originaires de pays dont les gouvernements sont dans une situation totalement catastrophique, les pires, plus corrompus et ineptes au monde (si même ils possèdent un gouvernement qui fonctionne)».

«Pourquoi ne retournent-elles pas dans ces endroits totalement défaillants et infestés par la criminalité dont elles viennent pour aider à les réparer?», a-t-il tranché.

Sur le même réseau social, le président s'est défendu lundi d'avoir tenu des propos racistes, et il est repassé à l'offensive, accusant les représentantes démocrates «radicales de gauche» d'être, elles, racistes.

- Avec Agence France-Presse