L'ex-président au Québec de la firme Deloitte, Luc Villeneuve, est visé par une série de constats d'infraction pour du financement illégal qui aurait profité au Parti libéral du Québec (PLQ).

Celui qui figurait également parmi les spécialistes nommés pour siéger à la Commission d'examen sur la fiscalité québécoise a reçu 11 constats d'infraction du Directeur général des élections du Québec (DGEQ), qui lui réclame au total 7150$.

Les faits reprochés se seraient déroulés entre 2011 et 2012, lorsque le gouvernement libéral de l'ex-premier ministre Jean Charest était au pouvoir.

Selon les constats, M. Villeneuve aurait aidé diverses personnes qui «n'étaient pas des représentants du PLQ» à solliciter et obtenir des contributions de la part de plusieurs employés de la firme comptable bien connue. À un autre moment, il aurait même sollicité directement une contribution «d'au moins un associé» de Deloitte sans détenir le titre de représentant officiel du PLQ.

Ces gestes reprochés contreviennent aux articles 92 et 93 de la Loi électorale.

Dans chacun des constats, le DGEQ réclame à M. Villeneuve une peine de 500$, qui, en comptabilisant les autres frais, atteint 650 $.

«Comme à l'habitude, toutes les contributions jugées non conformes par le Directeur général des élections seront remboursées par le PLQ», a fait savoir le directeur des communications de la formation politique, Maxime Roy.

M. Villeneuve, qui avait été nommé à la tête de Deloitte au Québec en 2009 et a quitté son poste en mai 2015, a plaidé non coupable aux accusations du DGEQ, selon ce qu'a fait savoir la firme comptable.

Dans un courriel, Deloitte dit qu'elle «soutient pleinement M. Villeneuve, qui s'est conformé en tout temps aux lois en vigueur au Québec».

Avec d'autres experts, dont le fiscaliste Luc Godbout, M. Villeneuve avait été nommé à la Commission sur la fiscalité québécoise en juin 2014 par le gouvernement Couillard.

Depuis juin dernier, selon son profil Linkedin, il est membre du conseil de l'Université de Montréal en plus d'être trésorier de Centraide du Grand Montréal.

L'ex-président québécois de Deloitte a aussi effectué des contributions au PLQ totalisant 14 273$ entre 2000 et 2012, selon des données du Directeur général des élections.

Il avait par ailleurs fait l'objet d'une plainte déposée par le Parti québécois auprès du DGEQ avant le déclenchement de la campagne électorale en 2014 puisqu'il avait cosigné une publicité publiée dans six quotidiens.

La formation souverainiste reprochait à la publicité, dont le titre était «Il faut se dire les vraies affaires», de ressembler au slogan électoral utilisé par le PLQ.