«J'ai travaillé pendant cinq ans comme infirmière aux urgences. Comme mes consoeurs, j'ai vécu les horaires de soir et de nuit, les heures supplémentaires obligatoires, les salaires qui n'ont rien à voir avec les responsabilités qui nous incombent, la difficile conciliation travail-famille - le travail une fin de semaine sur deux, le travail à Noël ou au jour de l'An...

Histoire d'avoir une certaine qualité de vie personnelle et familiale, j'ai quitté le réseau et j'enseigne aujourd'hui à des infirmières auxiliaires et à des préposés aux bénéficiaires. Plusieurs de mes consoeurs de travail sont, comme moi, des infirmières spécialisées qui travaillaient aux urgences, aux soins intensifs ou en néo-natalité, tous des domaines où il y a pénurie d'infirmières.

 

J'aime enseigner, mais j'admets qu'à 32 ans, le métier qui me passionnait me manque toujours énormément.

Jean Charest, vous promettez une prime aux nouvelles infirmières pendant trois ans, une prime aux infirmières de plus de 35 ans de services et vous promettez de faire passer le nombre de postes à temps plein de 45% à 60%.

Vous croyez vraiment que, de cette façon, vous allez retenir les infirmières? Qu'advient-il de celles qui sont présentement dans le réseau? Que nous offrez-vous à nous, afin de nous retenir? Croyez-vous vraiment que quelques billets de plus feront rester celles qui ont plus de 35 ans de service et qui sont dans la soixantaine?

Que comptez-vous faire, maintenant, pour cette majorité d'infirmiers et d'infirmières qui, encore une fois, sont oubliés et délaissés par des mesures dérisoires qui ne règlent aucun problème substantiel?

Il est temps que les politiciens valorisent enfin la profession d'infirmière et qu'ils leur accordent des conditions de travail à la hauteur de leur formation et de leurs responsabilités.

- Hélène Bois, Lévis