(Toronto) Des groupes propalestiniens allèguent que les policiers de Toronto appliquent les règles de manière sélective lors des manifestations organisées après que sept personnes ont été arrêtées et au moins trois ont été accusées lors d’une manifestation samedi.

Le service de police de Toronto a publié un communiqué indiquant que ses agents procédaient au contrôle de la foule lors d’une manifestation dans le secteur des rues Gerrard et Parliament lorsqu’ils ont arrêté et inculpé plusieurs personnes.

Un homme qui aurait été vu lors de la manifestation en train de conduire un camion avec des personnes dans la benne du véhicule a été accusé de manœuvres périlleuses et son permis a été suspendu pour 30 jours.

Selon la police, pendant que les policiers s’emparaient du camion de l’homme, la foule est devenue « agressive et violente » et une femme de 24 ans a jeté du fumier de cheval sur les policiers.

Les enquêteurs affirment qu’elle a ensuite été accusée d’agression, aux côtés d’une femme de 27 ans qui, selon la police, aurait utilisé un mât de drapeau pour viser un policier.

La police affirme avoir également arrêté quatre hommes lors de la manifestation, puis en a relâché trois sans condition. L’un d’entre eux était recherché après la manifestation pour une affaire distincte et a depuis été transféré à la police provinciale.

La police n’a pas donné de détails sur les raisons pour lesquelles les hommes ont été arrêtés puis relâchés. Elle a toutefois précisé dans son communiqué que la libération d’une personne ne signifie pas qu’elle ne peut pas être inculpée à une date ultérieure. Elle a aussi indiqué que son enquête se poursuivait.

D’après un communiqué de presse des manifestants, la police a suivi la manifestation pendant trois heures avant que des centaines de policiers en tenue antiémeute et à cheval n’arrivent et bloquent leur mouvement samedi, intensifiant immédiatement leur « brutalité contre les manifestants propalestiniens ».

Le porte-parole pour Jews Say No to Genocide, Gur Tsabar, a déclaré dans le communiqué de presse que la police utilisait de manière sélective l’« obscur » Code de la route comme prétexte pour arrêter des manifestants.

Le communiqué indique que des manifestants se sont trouvés « dans les bennes de camions se déplaçant à la vitesse de chars allégoriques » à plusieurs reprises alors qu’ils étaient en présence de la police lors des nombreuses manifestations propalestiniennes qui ont eu lieu depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre.

« Après cinq bons mois à scander des slogans, semaine après semaine, depuis les bennes de camions roulant très lentement et de leurs remorques, la police de Toronto est soudain devenue “très préoccupée” par notre sécurité routière », a déclaré M. Tsabar.

« Vraiment, félicitations à la police de Toronto pour avoir suivi les ordres avec autant de diligence et pour avoir déterré un obscur Code de la route dans un ultime effort pour mettre fin à notre droit de manifester protégé par la Charte », a-t-il ajouté.

La police a toutefois répondu dans son communiqué qu’elle avait mis en garde les organisateurs de la manifestation, et en particulier les conducteurs, de ne pas laisser de personnes monter dans des camions ou sur des remorques attelées lorsqu’elles étaient en mouvement, ajoutant que les règles étaient énoncées dans le Code de la route.

« La police a clairement indiqué que cette disposition s’appliquera à toutes les manifestations, peut-on lire dans le communiqué. La police de Toronto continue d’assister aux manifestations et de préserver le droit des citoyens de manifester tout en appliquant la loi. »