(Ottawa) Cent soixante-seize bourses d’études pour autant de victimes. Ottawa met sur pied un programme en hommage aux personnes qui ont perdu leur vie dans l’écrasement du vol PS752, abattu par des missiles sol-air iraniens en janvier 2020.

Chacune des 176 bourses créées par le gouvernement canadien portera le nom d’une victime de l’écrasement de l’appareil de la compagnie Ukraine International Airways. Les étudiants ayant des liens familiaux avec les victimes auront la priorité pour décrocher une bourse d’une valeur moyenne de 25 000 $.

La ministre des Affaires étrangères du Canada, Mélanie Joly, a rappelé que cette tragédie avait fauché la vie d’un grand nombre d’universitaires et d’étudiants qui entretenaient « des liens étroits avec des établissements d’enseignement canadiens », et qui ont apporté une « importante contribution au Canada ».

Parmi les 176 victimes de l’écrasement qui s’est produit au décollage de l’aéroport de Téhéran à 6 h 18, heure locale, le 8 janvier 2020 figurent 55 citoyens et 30 résidents permanents du Canada, dont plusieurs étudiants et chercheurs qui fréquentaient les universités de Carleton et d’Ottawa.

La bourse sera ouverte aux étudiantes de l’étranger et du Canada qui fréquentent un collège ou une université au Canada, si « leur domaine d’études correspond au parcours académique ou professionnel des victimes ou s’il est axé sur la prévention des catastrophes aériennes », selon le communiqué du gouvernement.

« Ce programme de bourses d’études honore leur mémoire en offrant des possibilités d’éducation aux personnes qui peuvent poursuivre des études en leur nom », a fait valoir la ministre Joly dans la même déclaration.

Une affaire toujours en cours

L’affaire elle-même est encore loin d’être réglée. Un groupe de quatre pays dont des ressortissants ont été tués dans l’attaque – le Canada, le Royaume-Uni, la Suède et l’Ukraine – a traîné la République islamique devant la Cour internationale de Justice de La Haye, aux Pays-Bas.

Et si le quatuor a finalement pu rencontrer des représentants de Téhéran, la rencontre n’a pas porté ses fruits. « Sur la base des discussions qui ont eu lieu cette semaine, le Groupe considère que nos positions respectives sont trop éloignées pour être réconciliées par des négociations », a-t-on déclaré lundi dernier.

« Tant que l’Iran refusera d’assumer sa pleine responsabilité juridique, le Groupe de coordination continuera à prendre des mesures pour résoudre ce différend conformément au droit international, y compris devant la Cour internationale de Justice », a ajouté le regroupement de quatre pays.

« Les familles des victimes du vol PS752 ont droit à la transparence, à la justice et à l’obligation de rendre des comptes pour la perte tragique de leurs proches et pour les souffrances qu’elles continuent d’endurer, et le Groupe de coordination reste engagé dans cette voie », a-t-on assuré.