(Montréal) Un incendie de forêt qui descendait la montagne en direction de Wilson’s Landing, en Colombie-Britannique, a produit un énorme bruit alors qu’il faisait monter les vents pour devenir une « bête qui se nourrit d’elle-même », a déclaré le chef des pompiers de la communauté située sur la rive ouest du lac Okanagan.

Paul Zydowicz a indiqué que son équipe surveillait l’incendie et aidait les habitants de Traders Cove à réduire les risques d’incendie autour de leurs maisons, mais une fois que les flammes ont atteint le sommet de la montagne et commencé à brûler vers le bas de la pente, ils savaient que c’était terminé.

Les pompiers ont attendu à Traders Cove jusqu’à ce que les « pluies de braises » commencent vers 19 h le 17 août, « et puis ça a explosé », a-t-il relaté samedi dans une entrevue.

« Lorsque l’activité des incendies devenait insupportable, nous nous retirions, et lorsque le front de l’incendie soufflait, nous y sommes retournés, a-t-il expliqué à propos de leur stratégie. En gros, nous laissons le pire se produire, puis nous revenons et essayons de sauver autant que possible. »

M. Zydowicz fait partie des 13 pompiers de Wilson’s Landing qui ont perdu leur propre maison au moment où l’incendie s’est calmé, a-t-il déclaré.

Lui et sa femme envisagent de reconstruire leur propriété et la plupart des membres de son équipe ont exprimé des désirs similaires, même s’il a déclaré que certains pourraient choisir de quitter la communauté qui oscille entre 500 et 1500 habitants tout au long de l’année.

Le chef des pompiers a fait savoir que deux membres de son équipe avaient été blessés en combattant l’incendie qui se déplaçait rapidement – l’un souffrait de brûlures au deuxième degré au visage tandis que l’autre avait un poignet fracturé – mais qu’ils voulaient retourner au travail le plus tôt possible.

« J’ai toujours su qu’ils étaient incroyables, a-t-il dit à propos de son équipe. Mais maintenant, tout le monde peut constater l’intégrité et le dévouement de ce service d’incendie, ainsi que d’autres services. »

M. Zydowicz a mentionné que le soutien de la communauté a permis aux pompiers de continuer à travailler.

Il a raconté que les pompiers ayant perdu leur maison sont partis au travail après avoir reçu un appel et sont revenus en n’ayant plus rien. Ils n’avaient même plus de vêtements pour se changer, a-t-il dit.

L’association à but non lucratif « Mamas for Mamas », basée à Kelowna, s’est mobilisée pour fournir des produits de première nécessité, a-t-il ajouté, et d’autres ont fait de même.

M. Zydowicz a dit que son message à son équipe est que tout ira bien. « Nous avons une partie de la communauté qui n’a pas été détruite. Il est beaucoup plus facile de reconstruire quand on a des voisins », a-t-il déclaré.

« Nous avons un esprit communautaire incroyable. […] Nous devons juste être résilients. »

Le soutien de la communauté comme « carburant »

Dans la ville voisine de West Kelowna, le chef des pompiers, Jason Brolund, a affirmé que c’est « une question d’émotions » alors que les pompiers et les résidents commencent à gérer les dégâts.

M. Brolund a souligné que lui et ses équipes sont « ravagés par la perte » de plus de 170 maisons dans les communautés situées sur les rives du lac Okanagan.

Toutefois, il a dit qu’ils ont commencé à pousser « un soupir collectif, quoique très prudemment », en raison du temps chaud et ensoleillé prévu pour le sud de l’intérieur de la province.

« Nous ne baissons pas la garde », a-t-il déclaré samedi.

Le chef des pompiers a affirmé que le soutien de la communauté a été comme un « carburant » pour ses équipes, incluant les enfants qui s’arrêtaient avec des signes d’encouragement et les repas préparés pour les pompiers.

Il a souligné qu’environ 900 personnes de West Kelowna ont été autorisées à rentrer chez elles, vendredi, les ordres d’évacuation dans le centre de l’Okanagan ayant été levés.

Les ordonnances ont également été levées pour certains habitants des terres de la Première Nation de Westbank, tandis que les résidents d’un peu plus de 400 propriétés du district de Lake Country, de l’autre côté du lac Okanagan, ont été autorisés à rentrer chez eux samedi après-midi.

Le gouvernement de la Colombie-Britannique, quant à lui, a déclaré que du soutien en matière de santé mentale est disponible pour les personnes touchées par les incendies de forêt. Du personnel de soutien psychologique en cas de catastrophe a été déployé dans les centres d’accueil d’urgence dans tout l’intérieur de la province.

Les secouristes ont de nouveau averti les plaisanciers de rester à l’écart du lac Okanagan, dans la section située entre le pont William R. Bennett et le parc provincial Fintry, de façon à accueillir les avions de lutte contre les incendies qui pourraient utiliser l’eau.

L’incendie de forêt de McDougall Creek, responsable d’une grande partie des destructions dans la région de Kelowna, continue de brûler de façon incontrôlable. Il a brûlé environ 123 kilomètres carrés de terres depuis sa découverte le 15 août.

Le temps plus frais et plus humide du début de la semaine, alors que de fortes pluies sont tombées dans certaines parties des régions de l’Okanagan et de Shuswap, a aidé les pompiers à renverser la tendance sur un certain nombre d’incendies majeurs dans la région.

La dernière mise à jour du district régional de Columbia Shuswap indique que l’incendie de forêt de Bush Creek East a détruit plus de 130 structures et en a partiellement endommagé près de 40 autres. Les équipes continuent de lutter contre l’incendie qui mesure désormais 430 kilomètres carrés.

Un ordre d’évacuation pour la région de Sorrente a été réduit, permettant aux résidents de plus de 800 propriétés de rentrer chez eux, bien que Tracy Hughes, responsable de l’information du district, a déclaré qu’ils devaient rester prêts à partir dans un court délai.

La Première Nation Skwlax te Secwepemculecw aurait perdu 85 structures, tandis que 13 ont été partiellement endommagées et 139 n’ont subi aucun dommage.

Un comité devrait se réunir cette semaine pour entamer le processus de planification permettant aux personnes de retourner dans les maisons qui ont survécu et de reconstruire celles qui ont été détruites.

Mike McCulley, agent d’information du BC Wildfire Service, a indiqué lors d’un point de presse samedi que la croissance des incendies avait été relativement calme et qu’il n’y avait pas de vent majeur dans les prévisions pour les jours à venir – mais les conditions étaient chaudes et sèches.

« Nous voyons le feu brûler différemment de ce que nous voyons habituellement. Nous le voyons brûler profondément dans le sol, nous voyons les arbres compromis d’une manière qui ne le serait pas normalement, a-t-il expliqué. Cela signifie que nous devons procéder avec une extrême prudence. »