L’Ouest canadien n’en a toujours pas fini avec les incendies de forêt. En Colombie-Britannique, des dizaines de bâtiments ont été détruits, poussant le premier ministre à annoncer qu’il se rendra prochainement sur les lieux. Puis, aux Territoires du Nord-Ouest, les pompiers ont profité d’une météo plus clémente pour amorcer une offensive contre le feu.

Ce qu’il faut savoir

Au moins 60 bâtiments, y compris des maisons, ont été détruits par les flammes en Colombie-Britannique. Ce bilan s’alourdira au fur et à mesure que les pompiers poursuivront leur travail.

Des températures plus fraîches, des vents favorables et cinq millimètres de pluie tombés durant la fin de semaine facilitent la tâche aux pompiers de Yellowknife, dans les Territoires du Nord-Ouest.

Justin Trudeau dénonce la décision de Meta d’interdire les nouvelles canadiennes sur ses plateformes, ce qui nuit aux citoyens en temps de crise.

Au moins 60 bâtiments ont été rasés par les incendies dans les municipalités de West Kelowna, Kelowna et Lake Country, y compris des maisons.

« Nous n’avons pas encore fini et nous devons toujours nous rendre dans les quartiers les plus endommagés », a précisé le chef des pompiers de West Kelowna, Jason Brolund, au sujet du décompte.

Au total, 386 incendies brûlaient toujours en Colombie-Britannique lundi. Plus de 27 000 personnes sont toujours sous un ordre d’évacuation dans la province, tandis que 35 000 autres doivent être prêtes à partir rapidement si elles en reçoivent l’ordre.

INFOGRAPHIE LA PRESSE

Les incendies de forêt dans l’Ouest canadien

En réponse à la gravité des évènements, le premier ministre David Eby a annoncé qu’il se rendrait mardi dans la zone où les dégâts ont été les plus critiques. Il sera accompagné de la ministre de la Gestion des urgences, Bowinn Ma, et du ministre des Forêts, Bruce Ralston.

Notre objectif est de rassurer les gens sur le fait que nous serons là, une fois la crise passée, pour les aider à se reconstruire. On veut aussi obtenir des informations sur ce dont les communautés ont besoin pour s’assurer que le gouvernement est aussi réactif que possible.

David Eby, premier ministre de la Colombie-Britannique

Répit partiel

Après une fin de semaine de températures plus fraîches, de vents favorables et qui a amené un peu de pluie dans les Territoires du Nord-Ouest, les pompiers locaux sont passés d’une stratégie défensive à un plan offensif contre le feu.

Jusqu’à maintenant, ceux-ci tentaient surtout de retenir et de limiter la propagation de l’incendie, qui brûle à environ 15 kilomètres de la capitale Yellowknife.

Ailleurs sur le territoire, d’autres incendies menacent toujours les municipalités de Hay River et de Fort Smith, où il n’est pas tombé de pluie dans les derniers jours.

Environ 600 pompiers étaient sur le terrain dans les Territoires du Nord-Ouest lundi, indique l’agent d’information du gouvernement sur les incendies, Mike Westwick. Ils sont soutenus par des dizaines d’hélicoptères, d’avions-citernes et de véhicules de machinerie lourde.

Justin Trudeau, qui se trouvait quant à lui à Charlottetown lundi, a partagé sa « frustration » face au comportement « épouvantable » de Facebook, qui bloque les nouvelles canadiennes de sa plateforme au même moment où certains citoyens « fuient pour leur vie ».

« Ils mettent leurs profits, les profits de leur corporation, en priorité plutôt que le bien-être et l’information pour les Canadiens », a déclaré le premier ministre fédéral à l’endroit de Meta, qui préfère selon lui « laisser les personnes en danger plutôt que de partager ou de faire [sa] juste part pour appuyer la démocratie et le journalisme local ».

« Effrayant »

« On pouvait vraiment voir le feu et les flammes. C’est effrayant de savoir que ma vie était en danger si je dormais pendant cette alerte. »

Hillary Huynh, étudiante de l’Université de la Colombie-Britannique, fait partie de ceux et celles qui ont dû évacuer la ville de Kelowna. « C’est tellement d’incertitude. Il faut qu’on ait de la patience et de l’espoir », lance-t-elle à La Presse d’un centre d’évacuation. Lundi soir, elle était avec sa mère à Vernon, une cinquantaine de kilomètres plus loin.

Hillary, qui vient de Yellowknife, a même guidé plusieurs membres de sa famille (dont ses grands-parents) à distance, comme ils ne parlent pas très bien l’anglais. « J’ai dû les aider virtuellement parce qu’ils ne comprenaient pas ce qui se passait ou quoi faire. J’ai priorisé leur sécurité à la mienne et je me suis mieux sentie dès que j’ai su qu’ils étaient sains et saufs. »

Le plus difficile, c’était d’essayer de voir qui donnait de la bonne information crédible sur les réseaux sociaux, vu que les médias n’y sont plus. Il fallait pratiquement jouer au téléphone.

Hillary Huynh

Elle aussi critique à l’endroit de Facebook, Hillary déplore l’incertitude dans laquelle les personnes évacuées se retrouvent, après avoir vu des internautes argumenter en ligne sur le moment où ils pourraient regagner leur domicile à Yellowknife ou à Kelowna – sans obtenir de réponse claire.

PHOTO PAIGE TAYLOR WHITE, AGENCE FRANCE-PRESSE

Le village de Lee Creek, en Colombie-Britannique, en bonne partie enfumé

Considérant l’ampleur de la situation, elle tient à souligner l’effort commun dont elle a été témoin récemment. En Colombie-Britannique, plusieurs hôtels libèrent des chambres pour les évacués. Certains résidants ouvrent même la porte de leur domicile à de parfaits étrangers, dans un élan de solidarité « qui fait chaud au cœur ».

Cent pompiers du Mexique arriveront en Colombie-Britannique mardi, tandis que 200 autres d’Afrique du Sud sont attendus d’ici la fin de la semaine, a assuré le porte-parole du BC Wildfire Service, Cliff Chapman.

Avec La Presse Canadienne