(Ottawa) Les Canadiens qui se trouvent en Russie et qui détiennent la double citoyenneté devraient quitter le pays, car ils s’exposent à une possible conscription.

La double citoyenneté n’étant pas reconnue légalement en Russie, un Canado-Russe pourrait être contraint de se plier « à certaines obligations juridiques, notamment le service militaire », note le gouvernement canadien sur son site web d’avertissement aux voyageurs.

« Vous risquez d’être détenu, emprisonné ou de faire face à de lourdes amendes si vous tentez d’éviter le service militaire », précise-t-on sur le même site web, où il était déjà conseillé depuis le 5 mars dernier d’« éviter tout voyage » en Russie – le niveau d’avertissement le plus élevé.

Citant les « impacts du conflit armé avec l’Ukraine, y compris la disponibilité limitée des liaisons aériennes et les restrictions sur les transactions financières », Ottawa recommande aux Canadiens qui sont en Russie de « partir maintenant pendant que des options commerciales sont toujours disponibles ».

Les Russes fuient en masse le pays depuis que le président Vladimir Poutine a annoncé une mobilisation partielle de 300 000 réservistes. Selon le New York Times, face à la perspective de se retrouver sur le champ de bataille environ 200 000 Russes ont préféré l’exil, notamment en Géorgie et au Kazakhstan.

Le Kremlin a annoncé jeudi son intention d’annexer vendredi les quatre territoires où les citoyens ont avalisé le régime russe. La légitimité des consultations, qui se sont tenues dans un contexte répressif, est contestée par l’Occident.

À Ottawa, la Chambre des communes a adopté une motion pour signaler que « jamais » les résultats de ces référendums ne seraient reconnus. La vice-première ministre, Chrystia Freeland, a plaidé qu’on ne devrait d’ailleurs pas employer le mot « référendum » pour désigner le vote, car il s’agit plutôt d’un « simulacre ».

Affaires mondiales Canada n’est pas en mesure de préciser combien de titulaires de la double nationalité pourraient se trouver en territoire russe à l’heure actuelle. « Nous n’avons pas des données sur les autres citoyennetés que peuvent posséder les Canadiens », a écrit Charlotte MacLeod, porte-parole du Ministère.