(Toronto) Les familles des victimes d’Alek Minassian se préparent en vue des observations sur la peine qui s’amorcent cette semaine.

La juge Anne Molloy avait reconnu coupable Alek Minassian l’an dernier de 10 chefs de meurtre au premier degré et de 16 chefs de tentative de meurtre, relativement à l’attentat au véhicule bélier du 23 avril 2018 dans les rues de Toronto.

Une onzième victime de l’attentat, Amaresh Tesfamariam, est morte en octobre dernier des suites de ses blessures.

À compter de lundi, les familles pourront témoigner des répercussions qu’a eues cette tragédie sur leur vie.

« Nous allons nous battre comme elle l’a fait », raconté Luwam Ogbaselassie, une nièce de Mme Tesfamariam.

L’attaque de Minassian a aussi coûté la vie à Betty Forsyth, Ji Hun Kim, So He Chung, Geraldine Brady, Chul Min Kang, Anne Marie D’Amico, Munir Najjar, Dorothy Sewell, Andrea Bradden et Beutis Renuka Amarasingha.

Photo Olivier Jean, archives LA PRESSE

En rédigeant son témoignage, Mme Ogbaselassie a dû penser à nouveau aux grandes souffrances de sa tante. Mais la réflexion lui a aussi permis de trouver une certaine force.

« Le fait qu’elle se soit battue pendant une si longue période nous a inspirés. Nous nous souviendrons toujours de sa volonté de vivre, dit-elle. Nous nous battrons comme elle l’a fait. »

Les observations sur la peine permettront à la famille de raconter la vie de Mme Tesfamariam, pas seulement sa mort.

Mais cela n’a pas été facile.

« Elle a vécu dans de telles souffrances, tout en demeurant forte. C’est cela qu’on veut retenir. »

Cathy Riddell a survécu à ses blessures. Elle avait subi des fractures à la colonne vertébrale, aux côtes, aux omoplates et au bassin. Elle avait aussi souffert d’importantes lésions internes et d’une blessure au cerveau.

Aujourd’hui âgée de 71 ans, elle dit avoir confiance avant le début des observations sur la peine de son agresseur.

Celle qui levait des haltères au gym deux fois par semaine avant l’accident s’est sentie ravivée lorsqu’elle est troquée la marchette pour la canne.

Mme Riddell a hâte de témoigner de sa vie après la tragédie, cette semaine, même si cela risque d’être difficile. Elle avait commencé à l’écrire quand elle était encore hospitalisée. À ses yeux, ce document servirait pour elle et les autres victimes.

« C’est ma chance de me lever au tribunal et de dire ce que je ressens. C’est un moment important pour nous tous. »