(Ottawa) La population du Canada a presque atteint 37 millions l’an dernier, alors qu’elle a augmenté au rythme le plus rapide parmi les pays du G7, selon Statistique Canada.

L’agence indique que la population du Canada était d’un peu plus de 36,9 millions de personnes le jour du recensement l’an dernier, avec une croissance totale de 5,2 % entre 2016 et 2021.

Le taux de croissance sur cinq ans était le double de celui de n’importe quel pays comparable du G7, et Statistique Canada affirme que la majeure partie de la croissance s’est produite avant le début de la pandémie, en 2020.

En 2019, le taux de croissance annuel avait atteint 1,6 %, un record « de plusieurs années, mêmes décennies », a expliqué Laurent Martel, responsable du programme d’analyse des données démographiques du recensement, en conférence de presse virtuelle mercredi. Pour donner une idée de ce que cela représente, « avec un taux de 2 %, une population double en 35 ans ».

Mais en 2020, ce taux a rétréci à 0,4 %. « En fait, il faut revenir à la Première Guerre mondiale, il y a une centaine d’années, pour trouver un taux de croissance de la population qui était aussi bas que celui enregistré en 2020 », a souligné le chercheur.

L’immigration sur pause

« La croissance naturelle, soit la différence entre les naissances et les décès, a seulement joué un rôle mineur dans cette période, ne comptant que pour 15 % de la hausse », a indiqué M. Martel. Le reste est dû à l’immigration, autant permanente que temporaire.

Selon Statistique Canada, la principale raison du ralentissement de la croissance a été les restrictions aux frontières qui, bien que destinées à ralentir la propagation de la COVID-19, ont également ralenti le rythme des nouveaux arrivants au Canada.

L’organisme indique qu’il y avait environ 1,8 million de personnes de plus qui vivaient au pays en 2021 par rapport à 2016. Parmi les nouveaux venus, quatre sur cinq étaient des immigrants.

Pendant ce temps, le taux de natalité a diminué. Selon Statistique Canada, une partie de ce ralentissement pourrait avoir été induite par la pandémie. L’agence souligne l’une de ses études réalisées à la fin de l’année dernière qui suggérait que les adultes de moins de 50 ans souhaitaient avoir moins d’enfants qu’ils ne l’avaient d’abord prévu.

En ce moment, selon l’agence, le Canada ne se dirige pas vers une situation où les décès sont plus nombreux que les naissances comme en Italie et au Japon, du moins au cours des 50 prochaines années.

Les campagnes à la traîne

La population des campagnes stagne, avec une hausse de seulement 0,4 % en cinq ans comparé au 6,3 % observé dans les régions urbaines.

Cela reste quand même la plus haute croissance dans le G7, où tous les autres pays (à l’exception de l’Allemagne) voient leur population rurale diminuer.

En tout, 17,8 % des Canadiens vivent en campagne, une baisse par rapport au 18,7 % de 2016.

De tous les provinces et territoires, seul le Nunavut a vu ce pourcentage grimper pendant cette période.

Variations régionales

Les provinces et territoires qui ont vu leur population augmenter plus rapidement que l’ensemble du pays sont le Yukon (12,1 %), l’Île-du-Prince-Édouard (8 %), la Colombie-Britannique (7,6 %) et l’Ontario (5,8 %).

Les régions qui ont eu une croissance plus faible sont le Manitoba (5 %), la Nouvelle-Écosse (5 %), l’Alberta (4,8 %), le Québec (4,1 %), le Nouveau-Brunswick (3,8 %), la Saskatchewan (3,1 %) et le Nunavut (2,5 %).

Les Territoires-du-Nord-Ouest (-1,7 %) et Terre-Neuve-et-Labrador (-1,8 %) ont même vu leur population baisser.

Cet article a été produit avec le soutien financier des Bourses Facebook et La Presse Canadienne pour les nouvelles.