(Saint-Jean) Les libéraux de Terre-Neuve-et-Labrador dirigés par Andrew Furey ont été réélus avec une faible majorité après une campagne qui a duré dix semaines en raison de la pandémie.

Les résultats publiés samedi indiquent que les libéraux remportent 22 des 40 sièges de la province, suivis des progressistes-conservateurs, dirigés par Ches Crosbie, à 13 sièges.

Le NPD, dirigé par Alison Coffin, détiendra deux sièges aux côtés de trois élus indépendants.

M. Crosbie et Mme Coffin ont été tous deux défaits dans leurs circonscriptions de la région de St. John’s.

PHOTO PAUL DALY, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Alison Coffin, cheffe du NPD

Dans un discours livré après le dévoilement des résultats, Mme Coffin a indiqué que cette élection chaotique avait fourni une « leçon retentissante » en démocratie.

« C’est un jour sombre de notre histoire qui nous dit que nous devons faire mieux, a-t-elle soutenu. Nos candidats ont surmonté une adversité stupéfiante. Nos sensibilités démocratiques ont été assaillies. Au milieu d’une pandémie et d’un hiver à Terre-Neuve-et-Labrador, nous avons le taux de participation le plus bas jamais enregistré. »

M. Furey n’a pas parlé de la manière dont le vote s’est déroulé en prononçant son discours de victoire.

S’adressant à un petit nombre de partisans rassemblés dans un hôtel de St. John’s, il a déclaré que les électeurs avaient donné aux libéraux « un mandat clairement majoritaire ». Il a promis des changements audacieux sans préciser lesquels.

« Nos perspectives économiques désastreuses ont été alourdies par la pandémie. Celle-ci a fait des ravages, mais nous donne une occasion encore plus grande de vraiment changer qui nous sommes et où nous nous dirigeons comme province. »

M. Crosbie, qui avait initialement refusé de concéder la victoire aux libéraux en 2019, s’est montré beau joueur cette fois-ci.

« Une élection ne peut produire qu’un seul gouvernement, a-t-il déclaré dans un discours enregistré. Le droit du peuple de choisir est absolu. C’est ce que signifie la démocratie, et je suis son défenseur le plus vigoureux. Aujourd’hui, je déclare sans équivoque que je respecte la volonté du peuple. »

Le premier ministre fédéral Justin Trudeau a félicité Andrew Furey pour sa victoire. « Depuis son arrivée en fonction l’année dernière, le premier ministre Furey a fait preuve de leadership et de collaboration, ce qui a été essentiel à la lutte contre la COVID-19, a-t-il déclaré par voie de communiqué. Ensemble, nous continuerons de renforcer les soins de santé, de protéger les Terre-Neuviens et Labradoriens contre le virus et de les aider à traverser cette pandémie mondiale. »

Avant la publication des résultats, les responsables électoraux avaient signalé que même si tous les bulletins étaient retournés, le taux de participation se situerait probablement en deçà de 50 %.

À la mi-janvier, alors que le nombre de cas de COVID-19 était faible, M. Furey a déclenché des élections qui devaient se tenir le 13 février, mais une éclosion juste avant le scrutin a incité les autorités à annuler le vote en personne et à passer aux bulletins de vote par correspondance.

Les libéraux étaient à la tête d’un gouvernement minoritaire au déclenchement des élections. Ils comptaient 19 sièges à la dissolution de la Chambre.

Andrew Furey est un chirurgien orthopédiste et une recrue politique, mais son père, George Furey, est l’actuel président du Sénat à Ottawa.

La province est confrontée à d’énormes défis financiers, même si cet enjeu a été largement relégué au second rang avec la pandémie de COVID-19.

Avec une dette nette de 16,4 milliards, Terre-Neuve-et-Labrador a le ratio dette nette/PIB le plus élevé du pays, et son dernier budget prévoit un déficit de 1,84 milliard.

Terre-Neuve-et-Labrador a été la quatrième province à tenir une campagne électorale pendant la pandémie de COVID-19, après le Nouveau-Brunswick, la Colombie-Britannique et la Saskatchewan. Le chef libéral du Yukon et premier ministre sortant, Sandy Silver, a déclenché des élections territoriales plus tôt ce mois-ci.