L’armée canadienne n’échappe pas à la pénurie de main-d’œuvre. Frappée par des scandales sexuels et ralentie par la pandémie, elle peine à attirer des recrues, rendant l’objectif de compter 25 % de femmes dans ses rangs d’ici 2026 « complètement utopique ».

Cibles ratées

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE / PHOTOMONTAGE LA PRESSE

Les femmes se font rares dans les rangs des Forces armées canadiennes.

La pénurie est telle dans l’armée canadienne que le commandant de l’Aviation royale canadienne, le lieutenant-général Al Meinzinger, envisageait il y a six mois de faire appel à des pilotes d’expérience étrangers. Plus de 2700 militaires ont quitté les Forces armées canadiennes depuis le début de la pandémie et le scandale des inconduites sexuelles n’a rien arrangé.

« C’est sûr que ça n’aide pas », constate Stéfanie von Hlatky, professeure agrégée de sciences politiques à l’Université Queen’s et titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur le genre, la sécurité et les forces armées. « Il faut ouvrir la machine pour le recrutement, il faut convaincre les gens qui sont dans les Forces armées de rester, mais ce n’est pas un climat qui est très favorable », précise-t-elle.

La Presse a obtenu le Plan de recrutement stratégique des Forces armées canadiennes pour l’année financière en cours par l’entremise de la Loi sur l’accès à l’information. Les Forces sont à la recherche de 6769 recrues seulement cette année, soit le nombre maximal qu’elles peuvent rémunérer en fonction de leur budget. Mais déjà elles concluent « avec certitude » qu’il ne leur sera « pas possible d’atteindre l’objectif ». À ce jour, environ 2800 personnes se sont enrôlées.

Il faut dire que la pandémie a freiné les activités de formation, particulièrement durant la première moitié de l’année. L’an dernier, les Forces avaient dû revoir à la baisse leur objectif de recrutement, le faisant passer de 5925 à 5247. Elles n’ont pas pu attirer la moitié de ces recrues, se contentant de 2301 personnes. À titre de comparaison, elles avaient pu enrôler 5300 personnes durant l’année précédant la pandémie.

« Le recrutement est lié à l’entraînement », explique en entrevue le capitaine de vaisseau Pascal Belhumeur, qui commande le Groupe du recrutement des Forces canadiennes.

Au début de la pandémie, nos écoles de formation étaient fermées et ensuite, elles ont rouvert de façon sécuritaire, ce qui a réduit le nombre de personnes que nous étions capables d’intégrer.

Pascal Belhumeur, qui commande le Groupe du recrutement des Forces canadiennes

L’entraînement militaire de base qui se donnait autrefois à Saint-Jean-sur-Richelieu a été décentralisé et est désormais réparti dans huit garnisons d’un bout à l’autre du pays.

Chaînon manquant

Dix mille postes sont à pourvoir, particulièrement dans les rangs supérieurs. C’est ce qu’on appelle le chaînon manquant. Et comme dans la société civile, il y a une pénurie de main-d’œuvre qui se fait particulièrement sentir pour les métiers requérant un savoir plus technique.

« Nous ne manquons pas de candidats », fait valoir le capitaine Belhumeur. Ils souhaitent toutefois davantage devenir pilotes d’avion, officiers du renseignement ou manier des armes de combat que devenir techniciens en météorologie.

Le défi des Forces armées est de faire connaître d’autres métiers qui demeurent dans l’ombre. Opérateur de sonar, technicien en système d’information, officier d’artillerie, administrateur en ressources humaines et même médecin... La pénurie touche une vingtaine de professions, selon le site web destiné au recrutement qui compte une centaine de possibilités de carrière.

« Nous nous battons pour les mêmes ressources, reconnaît le capitaine Belhumeur. L’économie a certainement un impact sur notre aptitude à recruter des gens, comme c’est le cas pour ceux qui ont des habiletés recherchées. »

Nous offrons des primes à l’embauche de 10 000 $ à 20 000 $ pour certains métiers et ça peut aller jusqu’à 250 000 $ pour un médecin militaire.

La colonelle Lisa Noonan, directrice des besoins en production de personnel

Viabilité menacée

Or, les difficultés de recrutement des Forces armées canadiennes pourraient éventuellement nuire à leur capacité opérationnelle si la situation ne s’améliore pas, dans un contexte où elles sont de plus en plus sollicitées pour gérer des crises ici.

« Cette viabilité-là repose sur un rythme constant de recrutement et d’activités de formation », note la professeure von Hlatky. Chaque membre des Forces armées doit aussi suivre un rythme de promotions et de développements professionnels bien défini qui surviennent à des moments critiques de sa carrière.

« C’est très précis dans un système qui est très hiérarchisé, très rigide, ajoute-t-elle. C’est un rythme qui est régulier et toute la machine militaire repose là-dessus pour avoir sa viabilité à long terme et sa capacité de répondre aux demandes qui lui sont faites tant sur le plan intérieur que sur le plan international. »

PHOTO SEAN KILPATRICK, LA PRESSE CANADIENNE

Wayne Eyre, chef d’état-major de la Défense

Les Forces armées canadiennes ont reçu 80 demandes des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux en un an et demi, dont 70 sont liées à la pandémie. Une mobilisation « historique et sans précédent » pour lutter contre la COVID-19, avait souligné le chef d’état-major de la Défense Wayne Eyre, dans un discours en octobre.

Le général, qui vient d’être confirmé dans son poste, avait alors tiré la sonnette d’alarme sur les difficultés de recrutement. Il estimait que les Forces armées mettraient « de cinq à sept ans pour réparer les dégâts » causés par la pénurie de main-d’œuvre, la pandémie et le scandale des inconduites sexuelles.

Les Forces armées de plus en plus sollicitées à l’intérieur du pays

Météo extrême à Terre-Neuve

PHOTO FOURNIE PAR LA FORCE OPÉRATIONNELLE INTERARMÉES DE L'ATLANTIQUE

Des soldats des Forces armées canadiennes à Terre-Neuve

Les Forces armées canadiennes ont pris le chemin de Terre-Neuve-et-Labrador vendredi pour venir en aide aux communautés qui ont été isolées par la récente tempête. Près de 200 mm de pluie se sont abattus du 22 au 24 novembre sur le sud-ouest de la province, emportant des routes et des ponts. Les citoyens sont aux prises avec des pénuries de pain, de lait et d’autres produits essentiels.

Pluies diluviennes en Colombie-Britannique

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

Les dégâts causés par les récentes inondations dans le sud de la Colombie-Britannique sont toujours présents dans la ville d’Abbotsford. Sur la photo, les Forces armées ont installé des sacs de sable pour contenir les eaux de la rivière loin des résidences du secteur de Clayburn à Abbotsford.

Une semaine auparavant, trois hélicoptères de l’Aviation royale canadienne ont secouru plus de 300 automobilistes coincés sur la route 7 dans le sud de la Colombie-Britannique. Des pluies torrentielles ont causé des coulées de boue et des glissements de terrain. La petite municipalité de Hope a reçu 174 mm de pluie en 24 heures.

Crise de l’eau potable au Nunavut

PHOTO DUSTIN PATAR, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Militaires canadiens à Iqaluit

Les militaires canadiens ont été appelés en renfort le 22 octobre pour coordonner la distribution d’eau potable aux 8000 résidants d’Iqaluit. Onze jours auparavant, de l’essence avait été découverte dans l’eau du robinet. Les soldats ont également installé un système de purification de l’eau comme solution à ce problème municipal.

Hécatombe dans les CHSLD au Québec

PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

Militaire en poste dans un CHSLD

La province étant frappée de plein fouet par la pandémie de COVID-19, le premier ministre François Legault a dû se résoudre en avril 2020 à demander l’aide de 1000 militaires pour faire le travail de préposés aux bénéficiaires dans les centres d’hébergement pour les personnes âgées et vulnérables. Quarante-sept établissements ont nécessité l’aide des Forces armées canadiennes, qui ont ensuite produit un rapport dévastateur. Près de 4000 personnes sont mortes de cette nouvelle maladie dans les centres d’hébergement et de soins de longue durée.

Vaccination contre la COVID-19

Des officiers de haut rang, des logisticiens et des pharmaciens des Forces armées ont participé à la mise sur pied du centre des opérations pour la distribution des vaccins contre la COVID-19. En Nouvelle-Écosse, 25 militaires ont même administré les vaccins dans des cliniques de vaccination. Un avion Hercules a été requis pour livrer des congélateurs à basse température afin de conserver le sérum dans le nord du pays.

Avec La Presse Canadienne et l’Agence France-Presse

25 % de femmes d’ici 2026 : « Un objectif complètement utopique »

PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE / PHOTOMONTAGE LA PRESSE

Les Forces armées canadiennes veulent miser sur la présence de femmes.

Les efforts de recrutement des Forces armées canadiennes sont au cœur du changement organisationnel nécessaire pour régler les problèmes d’inconduites sexuelles. Mais dans le contexte actuel, le recrutement de 25 % de femmes d’ici 2026 apparaît particulièrement ambitieux.

« L’objectif de 25 % de femmes dans les Forces armées canadiennes en 2026 est complètement utopique », soutient Dave Blackburn, ex-officier des Forces armées canadiennes, spécialiste de la santé mentale des militaires et des anciens combattants, aujourd’hui professeur à l’Université du Québec en Outaouais. « Quand on regarde les 30 dernières années, la barre a toujours été fixée assez haut, et je ne crois pas que les Forces ont été capables une seule fois de l’atteindre », ajoute-t-il.

Le taux de recrutement des femmes demeure stable à 17 %, comme avant la pandémie. Le scandale des inconduites sexuelles en freine plus d’une, selon M. Blackburn. « C’est sûr que ça fait partie des raisons [pour lesquelles il n’y a pas autant de femmes qui s’enrôlent], c’est indéniable. »

Le choix est facile à faire, selon lui, pour une jeune femme « qui a le choix entre travailler pour une organisation qui fait parler d’elle depuis six ou sept ans en raison des inconduites sexuelles » ou un autre milieu qui ne traîne pas une telle réputation. « C’est un pensez-y-bien », dit-il.

PHOTO LARS HAGBERG, AGENCE FRANCE-PRESSE

Anita Anand, nouvelle ministre fédérale de la Défense

Nouvelle génération

Environ une semaine après sa nomination, la nouvelle ministre de la Défense, Anita Anand, a annoncé qu’elle retirait les enquêtes et les poursuites aux autorités militaires pour les confier au système civil. Un geste qui pourrait redonner confiance aux victimes et aux futures recrues. L’arrivée d’une nouvelle génération de militaires est la clé pour apporter un profond changement de culture, selon plusieurs spécialistes consultés par La Presse.

C’est ce sur quoi travaille la colonelle Lisa Noonan, directrice des besoins en production de personnel. « Nous nous assurons d’avoir un environnement sécuritaire et inclusif dès le départ avec l’entraînement », explique-t-elle en entrevue.

L’entraînement a été revu et inclut maintenant un dictionnaire-maison qui définit 19 compétences que les recrues doivent développer comme l’inclusion, le respect et la sécurité. « Notre plan est d’inculquer ces bons comportements et ces valeurs dès l’enrôlement et c’est ce qui fait en sorte que nous avons un environnement beaucoup plus sécuritaire et inclusif », ajoute-t-elle.

Les Forces armées comptent actuellement 16,3 % de femmes dans leurs effectifs, selon les données de la Défense nationale.

Le chiffre sur la proportion des femmes dans l’armée est important, mais pas autant que les raisons pour lesquelles les femmes quittent les Forces.

Sandra Perron, ancienne capitaine dans le Royal 22Régiment et première officière d’infanterie de l’histoire des Forces canadiennes

« On ne connaît pas ces raisons, on n’a pas de données, ajoute-t-elle. Pour moi, c’est primordial. Si on ne sait pas pourquoi les femmes partent, on ne pourra pas s’adapter. » Certaines ont été victimes d’inconduites sexuelles, mais d’autres ont peut-être été blessées dans le cadre de leur travail ou cherchent une meilleure conciliation avec leur vie de famille.

La solution : mener des entrevues de départ. Elles étaient courantes jusqu’en 2017, alors qu’aujourd’hui, moins de 10 % des personnes qui quittent les Forces armées sont sollicitées, selon elle.

Avec la collaboration de Judith Lachapelle, La Presse

Les collèges militaires tout près du but

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE / PHOTOMONTAGE LA PRESSE

Collège militaire royal de Saint-Jean

Si les Forces armées canadiennes souhaitent atteindre leur objectif de 25 % de femmes en 2026, les collèges militaires sont déjà en voie de combler cet écart dans leurs propres établissements.

Le quart des recrues féminines

Cet automne, un peu moins du quart de l’ensemble des élèves-officiers et aspirants de marine inscrits aux collèges militaires de Kingston et de Saint-Jean sont des femmes, selon les données fournies à La Presse. Mais l’objectif de 25 % de femmes est atteint chez les élèves-officiers nouvellement inscrits au collège de Saint-Jean, qu’ils viennent du Québec (année préparatoire, qui suit la cinquième secondaire) ou d’ailleurs au Canada (première année junior, qui correspond à la 12e année). La proportion varie ensuite selon les programmes d’études choisis par les étudiants – les études universitaires se poursuivent à Saint-Jean (pour le baccalauréat en études internationales) ou à Kingston (arts, sciences ou génie). En mai dernier, lors de la première collation des grades du Collège militaire royal (CMR) de Saint-Jean depuis 1995, les femmes représentaient le quart des 12 élèves-officiers qui ont obtenu un baccalauréat en études internationales, indique la capitaine Rachel Lefebvre, officier des affaires publiques au CMR de Saint-Jean.

Proportion de femmes dans l’ensemble des élèves-officiers et aspirants de marine inscrits, automne 2021

Collège militaire royal de Saint-Jean : 22,3 %

Collège militaire royal du Canada (Kingston) : 22,9 %

Proportion de femmes parmi les élèves-officiers et aspirants de marine nouvellement inscrits au CMR de Saint-Jean

Année préparatoire (études collégiales de première année) : 24,44 %

Première année junior (études secondaires faites hors Québec) : 25,76 %

Lente progression

PHOTO SYLVIE ST-JACQUES, ARCHIVES LA PRESSE

Kingston, en Ontario

En ce moment, les Forces armées canadiennes (FAC) comptent 16,3 % de femmes. « Le ratio de femmes au CMR dépasse de loin le pourcentage actuel de femmes dans les Forces armées canadiennes », fait valoir le capitaine Jonathan Farlam, officier des affaires publiques à Kingston. De plus, le tiers du personnel et du corps professoral du CMR est constitué de femmes, précise le capitaine Farlam, « y compris celles qui occupent des postes-clés, tels que commandant, vice-recteur à la recherche et adjudant-chef du Collège ». Chez les élèves, la proportion de femmes a lentement progressé au fil des ans, augmentant d’un peu plus de l’équivalent de 1 % chaque année. Si le rythme se maintient, la proportion de femmes qui étudient dans un collège militaire atteindra environ 28 % en 2026.

Proportion de femmes qui étudient dans un collège militaire

2014 : 13 % (Saint-Jean) ; 15,5 % (Kingston)

2018 : 20 % (Saint-Jean) ; 20 % (Kingston)

2021 : 22,1 % (Saint-Jean) ; 22,9 % (Kingston)

Pas que les collèges militaires

Mais les collèges militaires ne sont pas les seuls à offrir une formation aux futurs officiers. Certains d’entre eux étudient, aux frais des Forces armées, dans un programme donné dans une université civile (soins infirmiers, pharmacie, médecine...), des établissements où le ratio d’étudiants hommes/femmes est beaucoup moins déséquilibré que dans les collèges militaires, fait remarquer le professeur Dave Blackburn, de l’Université du Québec en Outaouais, lui-même ancien officier des FAC. « Au civil, c’est même l’inverse, il y a plus de femmes que d’hommes. Je trouve donc ces proportions de femmes dans les CMR très peu élevées. » Les conditions d’enrôlement sont pourtant très avantageuses : en plus des études payées, l’élève-officier qui s’engage pour cinq ans reçoit un salaire et voit ces années reconnues pour bénéficier du régime de retraite des militaires. À noter que la part des nouvelles recrues des Forces régulières des FAC qui proviennent du réseau des collèges militaires est cependant minime : avant la pandémie, moins d’un nouveau militaire sur dix (7 %) était enrôlé dans un CMR.

Proportion de femmes nouvellement enrôlées dans l’ensemble du « Programme de formation des officiers − Force régulière » (CMR et universités)

2015-2016 : 16,4 %

2021-2022 : 27 %

Montrer l’exemple

PHOTO FOURNIE PAR AFFAIRES PUBLIQUES CMR DE SAINT-JEAN

L'élève-officier Ophélia Bonanni-Surprenant, 
photographiée juste après la cérémonie du jour du Souvenir 
au CMR de Saint-Jean

Quatre ans après son entrée au CMR de Saint-Jean, Ophélia Bonanni-Surprenant termine cette année son baccalauréat en études internationales et deviendra bientôt « officier du renseignement ». Pourquoi y a-t-il moins de femmes que d’hommes qui s’inscrivent au collège militaire ? « Je pense que certaines femmes n’ont jamais pensé à s’y inscrire. Aussi, pour beaucoup de personnes de mon âge, la durée de l’engagement qui vient avec le programme militaire [cinq ans] fait peur. » L’an dernier, elle a eu l’occasion de démystifier cet engagement en répondant aux questions d’une amie qui hésitait à s’inscrire. « J’ai moi-même fait une année au civil avant de m’inscrire au CMR. Pour moi, c’est vraiment la notion de dépassement de soi qui m’a convaincue, dit-elle. Quand je lui ai raconté mon parcours, je crois que c’est venu la chercher. Elle aussi était à la recherche d’un défi qu’elle ne trouvait pas. » L’amie s’est finalement inscrite. « Je suis quand même fière de voir que lorsqu’on en parle, ça intéresse les gens. La formation des CMR n’est pas très connue, c’est pour ça qu’on fait de grandes campagnes de recrutement. »

De futurs officiers influents

Même si les élèves-officiers inscrits dans un collège militaire ne représentent qu’une toute petite partie des membres des Forces armées, et qu’une plus forte proportion de femmes dans les collèges ne suffira pas à elle seule à atteindre l’objectif de 25 % visé dans les Forces, la présence de femmes dans les CMR est cruciale pour effectuer un changement de culture, dit Stéfanie von Hlatky, professeure et titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur le genre, la sécurité et les forces armées à l’Université Queen’s. « La formation des jeunes officiers est une classe privilégiée des Forces armées », rappelle-t-elle. Le changement de culture porté par ces futurs officiers est fondamental « pour éradiquer les comportements nocifs au sein des Forces armées ». « C’est vraiment important de réfléchir à la façon de former les jeunes officiers pour ne pas reproduire certains des problèmes qui font que l’organisation est en crise aujourd’hui. »

Avec Mylène Crête, La Presse