La traditionnelle cérémonie du jour du Souvenir, honorant la mémoire des militaires qui ont servi le pays au péril de leur vie, s’est tenue jeudi avant-midi, à Montréal. Le public n’a a toutefois pas été autorisé à l’intérieur, contrairement aux activités qui étaient tenues à Ottawa.

« Nous nous souviendrons d’eux », a d’emblée lancé au micro le président de la Légion royale canadienne pour le Québec, Kenneth Ouellet, alors que retentissaient 21 coups de canon et que des hélicoptères survolaient la Place du Canada, dans le centre-ville de la métropole.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Des coups de canon ont retenti durant la cérémonie.

Un aumônier des Forces armées canadiennes (FAC) a ensuite prononcé une prière, en soulignant que « nous sommes ici rassemblés avec le cœur rempli de gratitude et de fierté pour nos militaires ». « Jamais nous ne nous défilerons de ce devoir de souvenir », a-t-il insisté.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

D’une durée d’environ une heure, la cérémonie s’est terminée par le dépôt protocolaire des couronnes. Le ministre des Relations Couronne-Autochtones, Marc Miller, était sur place, tout comme la mairesse réélue de Montréal, Valérie Plante. Le premier ministre François Legault, lui, participait à une cérémonie à Québec en compagnie du nouveau maire, Bruno Marchand.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Le ministre des Relations Couronne-Autochtones, Marc Miller (à droite), était présent à la cérémonie.

« C’est un moment important pour tout le monde, et je trouvais que c’était particulièrement touchant cette année quand on sait qu’on a perdu un pompier dans l’exercice de ses fonctions », a indiqué Mme Plante aux médias après l’évènement, faisant ainsi référence à Pierre Lacroix, un pompier d’expérience mort en service le 17 octobre dans les rapides de Lachine lors d’un sauvetage de plaisanciers à la dérive.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a déposé une couronne devant le monument de la guerre.

La mairesse a du même coup réitéré « à quel point toutes ces personnes, que ce soit les pompiers ou les Forces armées, travaillent pour notre sécurité ».

Du public à Ottawa

À Ottawa, les cérémonies du jour du Souvenir renouaient jeudi avec le public qui, un an plus tôt, devait éviter de s’y rendre en raison des contraintes sanitaires. Certaines restrictions s’imposaient toutefois, comme le port du masque et la distanciation physique pour éviter de propager la COVID-19 qui en est à sa quatrième vague au Canada.

La Légion a toutefois été contrainte d’annuler le défilé des vétérans, à Ottawa, auquel ont assisté dans le passé des vétérans de la Seconde Guerre mondiale et de la guerre de Corée aux côtés des vétérans de plus récents conflits et d’opérations internationales. Des filiales de la Légion royale canadienne à travers le pays ont aussi renoncé à tenir des évènements en raison de la pandémie.

Cette année, en prévision de cette journée, des questions avaient été soulevées quant à la possibilité de mettre le drapeau canadien en berne le 11 novembre, alors qu’il l’était déjà depuis la mi-mai en la mémoire des personnes mortes sur les lieux d’anciens pensionnats pour enfants autochtones, dont les sépultures anonymes ont été découvertes dans les derniers mois. Dimanche, le gouvernement Trudeau a donné la consigne de hisser le drapeau canadien sur les édifices publics avant de le mettre en berne de nouveau jeudi.

Le jour du Souvenir de cette année marque le centenaire du coquelicot, symbole du souvenir dans ce pays, inspiré par le poème de John McCrae In Flanders Fields. À Ottawa, le premier ministre Justin Trudeau et la gouverneure générale Mary Simon sont arrivés plus tard que prévu, à cause de la découverte d’un colis suspect près du cénotaphe. La cérémonie était déjà en cours lorsque la Gendarmerie royale du Canada a dégagé le colis en toute sécurité, permettant aux dignitaires d’arriver.

Le chef conservateur, Erin O’Toole, lui-même un vétéran de l’armée de l’air, a indiqué que « nos anciens combattants et ceux qui servent aujourd’hui représentent ce qu’il y a de mieux dans le fait d’être un Canadien ». Le chef du Bloc québécois, Yves‑François Blanchet, a rendu hommage aux « militaires québécois et québécoises qui ont démontré un sens du devoir et de l’engagement peu commun », pendant que le chef néo-démocrate, Jagmeet Singh, a aussi souligné la souffrance de certains vétérans, en réclamant que le fédéral « s’assure que les anciennes et anciens combattants et leurs familles sont bien soutenus ».

Avec La Presse Canadienne