(Ottawa) Les voyageurs américains peuvent à nouveau venir visiter le Canada. Une nouvelle qui a de quoi réjouir les familles séparées par la frontière et l’industrie touristique, qui compte fortement sur cette clientèle.

Lundi avant-midi, une vingtaine de voitures faisait la file au poste frontalier de Saint-Bernard-de-Lacolle, en Montérégie. La plupart portaient des plaques d’immatriculation américaines, mais quelques-unes arboraient le « Je me souviens » québécois.

Au fur et à mesure que les véhicules entraient au Canada, de nouveaux arrivaient et les remplaçaient dans la file d’attente. Ils ne sont peut-être pas aussi nombreux qu’avant la pandémie, mais le flot d’arrivées est régulier.

Pour pouvoir traverser la frontière, ces voyageurs doivent vivre aux États-Unis, avoir reçu leur dernière dose d’un vaccin approuvé par Santé canada au moins 14 jours précédant leur arrivée, présenter la preuve d’un résultat de test négatif datant d’au plus 72 heures et n’avoir aucun symptôme de COVID-19. Certains seront choisis au hasard pour passer un test supplémentaire à leur arrivée.

Ils doivent utiliser l’application ArriveCAN ou le portail internet du même nom pour téléverser les renseignements exigés au sujet de leur statut vaccinal.

Les enfants de moins de 12 ans, donc non vaccinés, peuvent aussi entrer au pays, mais ils doivent passer un test de dépistage à leur premier et huitième jour en sol canadien.

La quarantaine n’est pas requise.

« Tout se passe très bien »

Bien que les postes frontaliers québécois voient « une augmentation légère des volumes » d’arrivées, « il n’y a pas de bouchon nulle part pour le moment », a déclaré la porte-parole de l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC), Marie-Ève Letellier, en entrevue téléphonique. « Tout se passe très bien. »

Malgré le fait que la plupart des voyageurs ont bien suivi les directives des services frontaliers et possèdent tous les documents requis, il y a quand même quelques accrocs, alors qu’« il y a des gens qui se présentent avec un résultat de test COVID négatif, mais c’est un test antigénique » rapide, qui n’est pas recevable au Canada. « Nous, on accepte seulement le test moléculaire », a précisé Mme Letellier.

« Le message qu’on essaie surtout de faire passer aux gens, c’est l’importance de respecter tous les critères » et d’avoir tous ses documents à portée de main, a-t-elle ajouté, expliquant que, comme les procédures prennent plus de temps à cause des mesures sanitaires, la collaboration de tous est nécessaire pour « éviter les délais d’attente ».

Bien qu’au Québec la situation soit maîtrisée, l’ASFC a rapporté lundi un délai de 7 heures à la douane du pont de Fort Frances entre l’Ontario et le Minnesota, et de 4 heures entre le Nouveau-Brunswick et le Maine.

Lent retour à la normale

La frontière terrestre entre le Canada et les États-Unis est demeurée fermée aux voyages non essentiels pendant 17 mois, soit plus de 500 jours.

Cette ouverture de la frontière n’est cependant pas réciproque : les États-Unis refusent toujours de laisser entrer des Canadiens pour des voyages non essentiels. Il est prévu que ces restrictions restent en place jusqu’au 21 août, date où elles pourraient être encore renouvelées.

La Maison-Blanche a déclaré la semaine dernière qu’elle étudiait la possibilité d’exiger des visiteurs qu’ils soient entièrement vaccinés, mais il n’est pas encore clair si cela inclut les Canadiens.

En ce qui concerne le retour des voyageurs étrangers en provenance d’ailleurs dans le monde, le gouvernement fédéral prévoit permettre leur retour au Canada à partir du 7 septembre, à condition que la situation épidémiologique reste stable.

―――

Avec Ryan Remiorz, à Saint-Bernard-de-Lacolle