(Ottawa) Le gouvernement canadien a ajouté deux autres groupes d’extrême droite et un Américain néonazi bien connu à sa liste d’« entités terroristes », alors qu’il tente de contrer la montée de la violence « suprémaciste blanche » au pays.

Avec ces ajouts, la liste compte maintenant 77 entités terroristes inscrites en vertu du Code criminel canadien. Le ministre de la Sécurité publique, Bill Blair, a indiqué vendredi que les groupes « Three Percenters » et « Aryan Strikeforce » rejoignent dans cette liste les « Proud Boys », qui avaient été ajoutés en février après l’assaut donné au Capitole à Washington le 6 janvier.

Des membres des « Three Percenters » ont été liés à un complot visant à kidnapper la gouverneure du Michigan, et de hauts responsables du renseignement affirment que des chapitres canadiens de ce groupe d’extrême droite ont mené des activités de formation en Alberta et en Colombie-Britannique.

L’« Aryan Strikeforce », fondée au Royaume-Uni entre 2006 et 2010, est décrite comme « un groupe néonazi qui vise à mener des activités violentes pour renverser les gouvernements, déclencher une guerre raciale et éradiquer les minorités ethniques ». Ce groupe est associé à « Combat 18 », division armée de « Blood & Honour » qui a « commis des actes de violence, y compris des meurtres et des attentats à la bombe », indique le gouvernement canadien. Ces deux groupes sont déjà inscrits sur la liste du Canada.

Par ailleurs, le gouvernement canadien ajoute à la liste un suprémaciste blanc de 69 ans, James Mason, que les responsables décrivent comme un néonazi de longue date, entré en 1966, à l’âge de 14 ans, au groupe jeunesse de l’« American Nazi Party ». Selon les autorités, Mason aurait « fourni des directives tactiques sur la manière de diriger un groupe terroriste ». Le néonazi américain n’est que le deuxième individu ajouté à la liste canadienne d’« entités terroristes ». Gulbuddin Hekmatyar, chef du groupe islamiste Hezb-e Islami Gulbuddin en Afghanistan, avait été ajouté à la liste en 2005 et il y figure toujours.

Une filiale de Daech en République démocratique du Congo a également été ajoutée vendredi à la liste des entités terroristes.

Des groupes figurant sur cette liste, créée après les attentats du 11 septembre aux États-Unis, pourraient voir leurs biens saisis et des sanctions criminelles graves sont prévues pour avoir aidé ces organisations à mener des activités extrémistes.

Le ministre Blair a indiqué que la menace grave que représente l’extrémisme violent à caractère idéologique s’est exprimée encore récemment avec des évènements comme l’attentat visant une famille musulmane à London, en Ontario, plus tôt ce mois-ci, ainsi qu’une montée des gestes haineux contre les Juifs, les Asiatiques et les Noirs.

Et les Gardiens de la révolution en Iran ?

Le Parti conservateur a dit soutenir les dernières désignations, mais a réclamé que le gouvernement libéral inscrive également le Corps des gardiens de la révolution islamique d’Iran, une branche de l’armée iranienne ayant des liens étroits avec le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei.

« Il y a un peu plus d’un an, le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) de l’Iran a abattu le vol 752 de Ukrainian Airlines, tuant 85 citoyens et résidents canadiens. De plus, des membres du Corps des gardiens de la révolution islamique ont menacé des Canadiens ici, chez nous », a fait valoir le député conservateur Michael Chong.

Un rapport médico-légal publié jeudi a révélé que l’Iran n’avait pas planifié les tirs lancés contre l’avion de ligne l’an dernier, mais qu’une « série d’actions et d’omissions dangereuses » des autorités iraniennes ont mené à la catastrophe du vol 752 abattu avec ses passagers à bord en janvier 2020.

M. Chong a rappelé que la Chambre des communes avait adopté, il y a trois ans, une motion demandant au gouvernement Trudeau d’inscrire le CGRI sur la liste des entités terroristes en vertu du Code criminel.