(Smithers) Des manifestants se sont rassemblés samedi dans plusieurs villes canadiennes pour dénoncer le projet de construction d’un gazoduc passant sur le territoire de la Première Nation Wet’suwet’en dans le nord de la Colombie-Britannique.

Un feu de cérémonie a été allumé devant l’Assemblée législative de la province, à Victoria. Un porte-parole des manifestants a expliqué que les flammes étaient contenues dans un foyer extérieur en acier installé sur les marches à l’avant du bâtiment. Plusieurs dizaines de personnes enveloppées dans des couvertures et des sacs de couchage ont passé la nuit à l’extérieur.

Kolin Sutherland-Wilson a indiqué que les manifestants comptent demeurer sur place pour un long séjour, si on se fie à la présence d’un grand tas de bois de chauffage déjà coupés et d’une zone de repos près de l’entrée du Parlement.

Il s’est aussi adressé aux quelque 300 manifestants pour comparer la présence policière à une invasion militaire.

« Nous en sommes au troisième jour d’une invasion, a lancé M. Sutherland-Wilson. Ce que le Canada est prêt à faire au peuple Wet’suwet’en est ce qu’il est prêt à faire à nous tous. Nous ne reculerons pas parce que nos ancêtres n’ont jamais reculé. »

La Colombie-Britannique n’est pas le seul endroit au Canada où les manifestants expriment leur désaccord au projet LNG de 40 milliards de la Coastal GasLink, une filiale de TransCanada. La future infrastructure transportera du gaz naturel liquéfié de la région de Dawson Creek vers Kitimat.

En Ontario, des manifestants ont réussi à interrompre le trafic ferroviaire à l’est de Toronto depuis jeudi.

PHOTO JASON FRANSON, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

La future infrastructure transportera du gaz naturel liquéfié de la région de Dawson Creek vers Kitimat, passant sur le territoire de la Première Nation Wet’suwet’en dans le nord de la Colombie-Britannique.

« C’est important pour nous de provoquer des perturbations économiques parce que le gouvernement n’écoute pas. Ils envahissent un territoire autochtone non cédé, a affirmé une des organisatrices de ce moyen d’action, Kayleigh McGregor. Plusieurs personnes sont vraiment scandalisées et furieuses. »

Les rassemblements en Ontario ont été provoqués par la présence policière à Wet’suwet’en et les arrestations survenues dans les campements d’opposants. D’autres manifestations se sont déroulées devant les bureaux de comté de la vice-première ministre Chrystia Freeland et du ministre des Finances Bill Morneau, a dit Mme McGregor.

Du vandalisme

Plusieurs véhicules de la GRC ont été endommagés par des « pics métalliques » placés sur le chemin forestier menant au controversé chantier du gazoduc LNG, a indiqué le corps policier.

Les véhicules ont été mis hors d’usage après avoir dépassé le point de contrôle de la GRC situé au kilomètre 27 du chemin forestier de Morice Ouest. L’endroit est le point de départ d’une zone d’exclusion mise en place par la GRC « pour donner suite à une injonction de la Cour suprême de la Colombie-Britannique ».

La police cherche à mettre en vigueur l’injonction exigeant le démantèlement d’une barrière et ordonnant à toute personne qui interfère avec le projet de Coastal GasLink, près du pont de la rivière Morice, de retirer tous les obstacles.

Quatre personnes ont été arrêtées vendredi par la GRC. Elle a ajouté que les barrages routiers érigés par les opposants au projet ont retardé le transfert des personnes arrêtées vers le Détachement de la GRC de Houston. Un de ses barrages empêchait la sortie des véhicules de Coastal GasLink, ce qui, selon elle, allait à l’encontre de l’injonction.