(Ottawa) Un nouveau rapport portant sur la manière dont les forces de l’ordre traitent les femmes dans les quatre régions inuites du nord du Canada conclut qu’elles sont victimes de « profilage racial policier systémique ».

Des entrevues ont été menées auprès des Inuites elles-mêmes, ainsi qu’auprès de responsables offrant des services à la population des quatre régions qui forment ensemble l’Inuit Nunangat. Ces régions sont l’Inuvialuits dans les Territoires du Nord-Ouest ; le Nunavut ; le Nunavik dans le nord du Québec ; et le Nunatsiavut dans le nord du Labrador.

Ces entretiens ont révélé que tellement de femmes ont été victimes d’incidents violents basés sur leur genre, qu’elles en sont venues à s’attendre à subir ces mauvais traitements.

Les auteurs du rapport citent des femmes inuites qui affirment ne pas être prises au sérieux par les policiers, de façon régulière, lorsqu’elles rapportent des abus. Elles révèlent aussi être parfois forcées de quitter leur domicile après avoir dénoncé des gestes violents posés contre elles.

Toujours selon le rapport, le système de répartition utilisé par les policiers dans le nord du pays ferait souvent défaut. Puis, le peu de temps dont disposent les agents pour patrouiller chacune des communautés, combiné au fait qu’ils maîtrisent mal l’inuktitut, ferait en sorte qu’ils soient perçus comme des étrangers par la population.

Un total de 15 recommandations, formulées dans le document, réclament notamment un important changement de culture au sein des forces policières afin que celles-ci s’adaptent aux traditions et à l’histoire des Inuits. On demande aussi que beaucoup plus de femmes policières soient impliquées dans la gestion des dossiers de violence contre des femmes.

Cette étude a été réalisée par la professeure Elizabeth Cormack, de l’Université du Manitoba, ainsi que l’organisme Pauktuutit, qui défend les droits des femmes inuites du Canada.