(Vancouver) Un comité des Nations unies travaillant à mettre fin au racisme exhorte le Canada à arrêter immédiatement la construction de trois grands projets énergétiques jusqu’à ce qu’il obtienne l’approbation des Premières Nations touchées.

Le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale, qui surveille la mise en forme d’une convention visant à mettre fin à la discrimination raciale signée par plusieurs pays dont le Canada, demande la suspension de l’expansion de l’oléoduc Trans Mountain, du barrage Site C et du pipeline Coastal GasLink.

Le comité, composé de 18 experts, déclare dans une directive écrite le mois dernier qu’il est préoccupé par l’approbation et la construction des trois projets sans le consentement libre, préalable et éclairé des groupes autochtones touchés.

Il affirme également que les experts sont troublés par les « déplacements forcés, un recours disproportionné à la force, du harcèlement et de l’intimidation » de la part des forces de l’ordre et une « menace croissante de violence » contre les peuples autochtones.

Trans Mountain Corp., la société d’État responsable du projet d’expansion de l’oléoduc, a déclaré que le projet était approuvé et que la construction se poursuivait en toute sécurité et dans le respect des collectivités.

PHOTO JONATHAN HAYWARD, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Les experts sont troublés par les « déplacements forcés, un recours disproportionné à la force, du harcèlement et de l’intimidation » de la part des forces de l’ordre et une « menace croissante de violence » contre les peuples autochtones.

BC Hydro a indiqué qu’elle consulte les Premières Nations touchées sur le site C depuis 2007 et qu’elle a conclu des accords avec la plupart d’entre elles.

« Les tribunaux canadiens ont examiné nos consultations avec certaines Premières Nations et les ont jugées adéquates et adaptées à leurs intérêts », indique le communiqué.

« À ce jour, plus de 230 millions en possibilités d’approvisionnement pour le site C ont été engagés auprès d’entreprises autochtones. De plus, environ 400 membres de Premières Nations travaillent actuellement sur le projet. »

Le gouvernement fédéral, Coastal GasLink et la GRC n’ont pas immédiatement répondu aux demandes pour commenter le rapport du comité.

Le comité des Nations unies avait auparavant demandé l’arrêt du site C, projet auquel s’opposent les Premières Nations de West Moberly et Prophet River dans le nord-est de la Colombie-Britannique. Cependant, c’est la première fois qu’il demande l’arrêt des projets Trans Mountain et Coastal GasLink.

Le droit à un « consentement libre, préalable et éclairé » aux projets de ressources fait partie de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, que le Canada a adoptée, mais n’a pas incorporée à un texte de loi.