(Ottawa) Le gouvernement fédéral a déboursé en moyenne 430 millions par an au cours des trois dernières années pour faire face aux catastrophes naturelles, indiquent des statistiques du ministère fédéral de la Sécurité publique.

La facture a été de 485,8 millions en 2016-2017, 494,9 millions en 2017-2018 et 309,5 millions en 2018-2019.

Le coût des catastrophes naturelles pour le gouvernement fédéral a considérablement augmenté au cours des dernières années. Dans les cinq années précédentes, la facture annuelle moyenne était de 360 millions, ce qui représentait le triple des coûts moyens des cinq années qui les ont précédées.

Le programme fédéral aide les provinces lorsque les coûts de catastrophes majeures comme les inondations et les incendies de forêt dépassent un montant prédéterminé en fonction de la population d’une province.

Environ 5,4 milliards ont été distribués par l’entremise de ce programme depuis sa création en 1970. Et près du quart de cette somme, soit 1,3 milliard, a été déboursée au cours des trois dernières années.

Les inondations printanières et les pluies torrentielles ont représenté 80 % des événements météorologiques qui se sont qualifiés pour un financement fédéral au cours des trois dernières années. La plupart des autres événements étaient des incendies de forêt.

Les gouvernements provinciaux ont six mois pour demander un financement dans le cadre du programme d’aide financière en cas de catastrophe, mais cela peut prendre des années avant que les sommes ne soient versées. Deux épisodes d’orages destructeurs en Saskatchewan en juin 2012 n’ont pas obtenu l’approbation définitive pour l’aide au financement avant quatre ans, soit en juin 2016.

D’autres réponses surviennent en quelques mois, comme dans le cas des incendies de forêt en Colombie-Britannique à l’été 2017, avec l’approbation d’un paiement d’aide de 175 millions avant la fin de la même année.

Le printemps dernier, Environnement et Changement climatique Canada a publié un rapport sur les changements climatiques au Canada qui souligne que la température au Canada se réchauffe deux fois plus vite que la moyenne mondiale.

Le rapport a indiqué qu’un climat plus chaud intensifierait certains extrêmes météorologiques à l’avenir, et que cela augmenterait la gravité des vagues de chaleur et contribuerait à accroître les risques de sécheresse et d’incendies de forêt.

En décembre, le groupe de pression politique européen Germanwatch a publié son indice de risque climatique annuel, classant le Canada au neuvième rang des pays les plus touchés par le changement climatique en 2018.

Les auteurs de ce rapport disent que les Canadiens devraient voir ce classement « comme un avertissement qu’ils courent le risque d’événements fréquents ou de catastrophes rares, mais extraordinaires ».

Le rapport souligne :

— L’été le plus chaud jamais enregistré au Canada atlantique ;

— Le troisième plus chaud dans certaines parties du sud de l’Ontario et du Québec, y compris une vague de chaleur au Québec qui a tué 93 personnes ;

— la pire saison d’incendies de forêt jamais survenue en Colombie-Britannique, qui a frappé après les inondations printanières importantes dans cette province qui ont forcé 4000 personnes à quitter leur domicile.

Au total, 103 décès et près de 3 milliards de pertes totales ont été attribués aux conditions météorologiques extrêmes au Canada en 2018. Le Bureau d’assurance du Canada a déclaré 1,9 milliard de pertes assurées en raison des conditions météorologiques en 2018.

La facture d’Ottawa pour les catastrophes s’alourdit encore plus si l’on tient compte du financement de la Croix-Rouge canadienne pour aider en cas d’urgence, et les dépenses des militaires qui viennent en appui aux sinistrés.