(Saulnierville) Un projet d’accord sur une pêche à « moyen de subsistance convenable » pourrait être potentiellement révolutionnaire dans la reconnaissance des droits issus de traités de la communauté micmaque, a déclaré dimanche le chef d’une Première Nation.

Mike Sack, le chef de la Première Nation Sipekne’katik, dit être train d’examiner une ébauche de protocole d’entente qu’il a reçue du cabinet de la ministre des Pêches et des Océans, Bernadette Jordan, vendredi soir.

Mike Sack affirme que le traité de Sipekne’katik permettrait à la communauté micmaque de vendre légalement ses prises.

« C’est très important, a indiqué M. Sack en entrevue. Cela peut aider à sortir notre peuple de la pauvreté. »

Les avocats de la communauté examinent l’accord et clarifient quelques points pour s’assurer que rien ne porte atteinte aux droits issus de traités des générations futures, a précisé M. Sack.

Mais le chef a déclaré qu’il aimerait que l’accord soit complété dès que possible, notant que « ces deux derniers mois nous ont semblé être une vie entière ».

Jane Deeks, l’attachée de presse de la ministre Jordan, a déclaré que le gouvernement fédéral et la Première nation Sipekne’katik continuaient de travailler en collaboration pour parvenir à un accord.

« Nos négociations ont été positives, constructives et des progrès sont en cours, a-t-elle dit dans un courriel. Bien qu’il reste encore du travail à faire, nous progressons ensemble. »

Elle a confirmé qu’une ébauche de protocole d’entente est actuellement en cours avec la Première nation Sipekne’katik.

« Nous partageons les mêmes objectifs d’une pêche productive et durable et de mettre en œuvre davantage les droits issus de traités de la Première Nation de Sipekne’katik », a ajouté Mme Deeks.

Les pêcheurs micmacs ont été victimes de violence et de vandalisme le mois dernier après avoir lancé une pêcherie dans le sud-ouest de la Nouvelle-Écosse.

Les attaques ont été largement condamnées et ont suscité des appels pour clarifier les droits de pêche issus de traités des Micmacs.

M. Sack indique que cet accord permettrait de tenir compte de la reconnaissance par la Cour suprême du Canada des droits issus de traités autochtones dans sa décision de l’affaire Marshall en 1999.

L’arrêt confirmait que les communautés micmaques, malécites et passamaquoddy de l’est du Canada pouvaient chasser, pêcher et se rassembler pour gagner « un moyen de subsistance convenable ». Le tribunal avait plus tard précisé que le gouvernement fédéral pouvait réglementer la pêche à des fins de conservation et à d’autres fins limitées.