L'utilisation accrue des armes à feu, particulièrement celles de poing, a entraîné une forte hausse du nombre de meurtres en 2017 au Canada. L'augmentation du nombre d'homicides s'est concentrée en Colombie-Britannique et au Québec.

Le nombre de meurtres a bondi en 2017 pour atteindre 660, soit 48 de plus que l'année précédente, constate Statistique Canada. « Le taux d'homicides a augmenté de 7 % en 2017 pour s'établir à 1,80 victime pour 100 000 habitants, ce qui en fait le plus haut taux d'homicides observé depuis 2009 », constate l'agence, dans une analyse publiée aujourd'hui.

Malgré cette hausse, il importe de préciser que les meurtres demeurent rares au Canada. Ceux-ci représentent à peine 0,2 % des crimes violents. Le taux est également nettement plus élevé aux États-Unis, le FBI rapportant 5,2 homicides par 100 000 habitants en 2017.

Un sommet depuis 25 ans

Les armes à feu sont de plus en plus utilisées pour perpétrer des meurtres, particulièrement les armes de poing. Pas moins de 266 meurtres ont été commis l'an dernier à l'aide d'une arme à feu, soit 43 de plus qu'en 2016. Il faut remonter à 1991 pour trouver davantage de meurtres perpétrés par arme à feu. Dans six cas sur 10, c'est une arme de poing qui a été employée en 2017.

Cette utilisation accrue des armes à feu coïncide avec une flambée de violence chez les gangs, particulièrement dans l'ouest du pays. Alors que les meurtres attribuables aux gangs avaient diminué de 2009 à 2014, le phénomène est en croissance depuis trois ans, constate Statistique Canada. On a recensé 163 homicides liés aux gangs en 2017, soit 23 de plus que l'année précédente. Ceci représente un sommet en 20 ans. La moitié de ces meurtres ont eu lieu en Colombie-Britannique et en Alberta.

Hausse en Colombie-Britannique et au Québec

La hausse du nombre de meurtres se concentre en Colombie-Britannique et au Québec. 118 homicides ont eu lieu l'an dernier en Colombie-Britannique, soit 30 de plus que l'année précédente. La province affiche un taux de 2,45 homicides pour 100 000 habitants, en hausse de 32 %.

Au Québec, on a recensé 26 meurtres de plus qu'en 2016, pour un total de 93. Malgré cette augmentation, la deuxième province francophone reste l'endroit où les meurtres sont les moins fréquents soit de 1,11 homicide par 100 000 habitants. Seule l'Île-du-Prince-Édouard fait mieux, alors qu'aucun meurtre n'y a été commis l'an dernier.

La hausse au Québec s'est concentrée en régions rurales ainsi que dans la capitale. La Ville de Québec a recensé 10 meurtres, la majorité survenue lors de la tuerie à la mosquée de Québec en janvier 2017.

La grande région de Montréal a quant à elle connu une faible variation, alors qu'on y déplore 46 meurtres, soit quatre de plus que l'année précédente.

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Nombre de meurtres ; taux par 100 000

Canada  660 ; 1,8

Ontario  196 ; 1,38

Alberta 118 ; 2,75

Colombie-Britannique 118 ; 2,45

Québec  93 ;   1,11

Manitoba 47 ;   3,51

Saskatchewan  37 ;   3,18

Nouvelle-Écosse  21 ;   2,2

Nouveau-Brunswick  10 ; 1,32

Yukon 8 ;   20,8

Nunavut 6 ;   15,79

Terre-Neuve 4 ;   0,76

Territoires du Nord-Ouest  2 ;   4,49

Île-du-Prince-Édouard  0 ;   0

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Le quart des victimes autochtones

L'analyse des meurtres commis en 2017 permet de constater que le quart (24 %) des victimes de meurtres est d'origine autochtone. Et ce, alors que ceux-ci ne représentent que 5 % de la population canadienne.

Le taux d'homicide a augmenté de 8 % en 2017. Il s'établit désormais à 8,76 meurtres par 100 000 autochtones, soit six fois chez les non-autochtones. La majorité des victimes sont des hommes, mais le nombre de femmes victimes est en forte hausse (+32 %).