L'Assemblée des Premières Nations a réélu Perry Bellegarde à titre de chef national, lors d'une élection ayant aussi été marquée par des accusations d'ingérence du gouvernement fédéral par les candidats rivaux du chef sortant.

M. Bellegarde a obtenu 328 voix sur les 522 exprimées lors du deuxième tour, lui accordant tout juste le niveau de 60 % nécessaire à son élection comme dirigeant pour un deuxième mandat.

M. Bellegarde, issu de la Première Nation de Little Black Bear en Saskatchewan, avait fait valoir que ses relations étroites avec le gouvernement fédéral lui avaient permis d'obtenir de nouveaux fonds pour des questions autochtones au cours des trois plus récents budgets, bien qu'il ait été critiqué par certains candidats qui le jugent trop proche du gouvernement.

Dans son discours d'acceptation, M. Bellegarde a affirmé mercredi soir que les communautés autochtones à travers le pays sont unies. Il a dit avoir entendu un appel de gens un peu partout au pays qui veulent des réponses à des questions clés qu'il tentera d'aborder comme chef national.

« Comment pouvons-nous désormais, comme peuples autochtones, comme membres de Premières Nations, aller au-delà de ces deux éléments qui ont fait des ravages dans nos vies ? Comment pouvons-nous aller au-delà du génocide du système de pensionnats ? Comment pouvons-nous dépasser cela ? Et comment pouvons-nous aller au-delà de la colonisation de la Loi sur les Indiens et nous engager comme nations ? », a-t-il déclaré.

Sheila North, du Manitoba, a obtenu 125 voix, Miles Richardson, de la Colombie-Britannique, 59 voix, et Russ Diabo, de la communauté mohawk de Kahnawake, près de Montréal, 10 voix.

Katherine Whitecloud, du Manitoba, avait été éliminée au premier tour, puisqu'elle avait été la candidate ayant obtenu le moins de voix.

Le vote organisé à Vancouver a suscité une certaine controverse, alors que quatre candidats ont soutenu qu'il y avait eu ingérence du gouvernement fédéral dans l'élection compte tenu de la présence d'une ministre fédérale avant le vote.

La ministre des Relations Couronne-Autochtones et des Affaires du Nord, Carolyn Bennett, était présente à l'assemblée générale annuelle, mercredi, à Vancouver, où se tenait le vote.

À la suite du premier tour, au terme duquel le chef sortant, Perry Bellegarde, est arrivé en tête, ses quatre rivaux ont discuté en coulisses de leurs préoccupations.

Sheila North, du Manitoba, a affirmé que la présence de Mme Bennett représentait une « démonstration pitoyable d'ingérence » et une attaque directe du gouvernement libéral contre l'assemblée, tandis que Miles Richardson, de la Colombie-Britannique, a déclaré que le gouvernement fédéral était depuis longtemps un acteur de division des Premières Nations.

Russ Diabo, de la communauté mohawk de Kahnawake, a réclamé des sanctions contre la ministre.

Mme North et M. Richardson ont dit avoir accepté les résultats de l'élection dans leurs discours, plus tard mercredi soir, tandis que M. Diabo a soutenu qu'il y aurait des conséquences à cette ingérence - une déclaration qui a entraîné des huées dans l'assistance.

Par communiqué, le ministère fédéral a affirmé que d'« aucune façon » la ministre ne s'est immiscée dans le processus de l'élection du chef national de l'Assemblée des Premières Nations.

Le communiqué soutient que Mme Bennett avait été invitée par la chef Marlene Poitras, de l'Alberta, pour entendre ses préoccupations sur des enjeux régionaux, et qu'à aucun moment l'élection n'avait été abordée.

Au total, 538 chefs autochtones de tout le pays ont voté au premier tour, mais aucun des candidats n'avait atteint le seuil de 60 %, soit 323 votes.

Perry Bellegarde avait obtenu 286 voix, suivi de Sheila North, du Manitoba, qui avait récolté 106 votes.