Son nom peut être apeurant, mais il est conçu pour aider -et non effrayer- des enfants déjà traumatisés.

Le projet Arachnid - du nom de la grande classe d'insectes - est un fureteur qui tisse sa toile comme l'araignée pour détecter des images et des vidéos de pornographie juvénile et pour les éliminer rapidement.

Le gouvernement fédéral a accordé un nouveau financement de plusieurs millions de dollars à l'organisation à l'origine de ce fureteur, qui lutte contre le fléau de l'exploitation sexuelle des enfants en ligne.

Le Centre canadien de protection de l'enfance recevra 4,1 millions sur cinq ans, puis 857 000 $ par année par la suite.

Le centre, une organisation caritative enregistrée, explique que les enfants victimes d'agressions sexuelles souffrent de la circulation des images dans le cyberespace, ce qui ajoute à leur douleur.

Le nouveau financement permettra au centre de développer et d'entretenir Arachnid.

Arachnid a traité à ce jour plus de 1,1 milliard de pages web et a transmis plus de 238 000 avis aux fournisseurs internet demandant le retrait du contenu.

Lianna McDonald, directrice générale du Centre canadien de protection de l'enfance, a indiqué que les fournisseurs se conformaient à environ 97 pour cent des demandes, et que l'outil permet de retracer les cas où les éléments n'ont pas été éliminés.

Cela signifie aussi que la police peut s'attarder à enquêter sur les personnes commettant des infractions plutôt que de perdre du temps précieux à éplucher manuellement l'internet, a fait valoir Mme McDonald.

La technologie conçue au Canada est utilisée à l'échelle mondiale et a un impact important dans la vie des victimes d'exploitation sexuelle, a affirmé en conférence de presse le ministre de la Sécurité publique, Ralph Goodale.

L'argent aidera aussi le centre à identifier les victimes et à aider les survivants, en plus de contribuer à la survie de Cyberaide.ca, où il est possible de dénoncer l'agression et l'exploitation des enfants.

Le centre recevra 93 600 $ pour développer un réseau de survivants, permettant aux victimes de se rencontrer et d'obtenir des appuis.

Cyberaide a reçu plus de 305 000 signalements d'exploitation sexuelle juvénile de la part du public depuis son lancement en 2002, le nombre de signalements augmentant chaque année depuis ce temps.

Le site a relayé plus de 19 000 signalements aux agences fédérales, ayant résulté en plus de 520 arrestations, a souligné le gouvernement fédéral.