Des chauffeurs d'autobus scolaire ont manifesté au volant de leurs véhicules ce matin dans plusieurs villes de la province pour réclamer de meilleures conditions de travail et demander à Québec d'augmenter son financement.

La CSN, qui représente 3000 de ces chauffeurs, demande à Québec de prévoir de l'argent qui servirait uniquement à cette fin.

« Les commissions scolaires mettent beaucoup de pression sur nos transporteurs à l'heure actuelle pour réduire les coûts de transport. C'est un effet de marché privé. Tout le monde se sert sans scrupule et il ne reste que des miettes pour les chauffeurs », dit Denis Marcoux, président de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN).

Les conditions de travail « dégueulasses » des chauffeurs d'autobus scolaire posent des problèmes de recrutement et conduisent droit vers une crise, estime le syndicat. Selon la CSN, le salaire horaire moyen d'un chauffeur d'autobus est de 17,86 $/heure.

Denis Marcoux estime que les commissions scolaires, financées par Québec, sont elles-mêmes des « victimes collatérales » des politiques d'austérité du gouvernement libéral. « Tout le monde cherche de l'argent partout », dit-il.

En conséquence, la CSN demande à Québec de dédier des sommes qui ne pourraient être utilisées qu'au financement des conditions de travail des chauffeurs.

Chauffeuse d'autobus depuis près de vingt ans, Brenda Frank était au volant de son véhicule ce matin pour manifester. « On est payés 20 000 à 22 000 $ par année, ça n'a pas d'allure. Le coût de la vie monte, monte, monte, et on nous donne rien de plus. On en a juste assez pour manger », dit la mère de quatre enfants qui transporte des enfants dans le secteur de Ville Saint-Laurent.

Elle rappelle qu'en plus de la route, les chauffeurs doivent s'occuper des enfants qu'ils transportent et veiller à leur sécurité.

« S'il y a une chicane dans l'autobus il faut qu'on deal avec. S'il y a une allergie, c'est nous qui nous occupons de l'Epipen. Il faut s'occuper des parents qui sont sur le coin des rues pour nous poser des questions. C'est un travail que j'adore, j'aime les enfants, mais aidez-moi à faire mon travail comme il faut », dit-elle.