En attendant de dévoiler son plan de déploiement de Casques bleus, le gouvernement libéral a servi en entrée, mercredi, un plan national quinquennal axé sur le rôle des femmes dans les opérations de maintien de la paix.

Le gouvernement canadien, guidé par son «approche féministe», s'engage notamment dans ce plan d'action 2017-2022 à accroître le nombre de femmes déployées dans des opérations multilatérales d'appui à la paix.

Il s'agit de l'un des objectifs contenus dans ce document d'une vingtaine de pages que signent, au total, sept ministres, et dans lequel sont élaborés une série d'objectifs entourant le rôle des femmes dans la promotion de la paix et de la sécurité.

Les libéraux y reformulent une cible de longue date, soit celle d'augmenter la représentativité des femmes au sein des Forces armées canadiennes - et ce, dans un contexte où l'on s'est engagé à combattre l'inconduite sexuelle dans les rangs de l'armée.

La valeur totale du plan est de 17,1 millions.

Le gouvernement se fixe aussi comme objectif de «mettre fin à l'impunité, prévenir et intervenir face aux violences sexuelles et fondées sur le genre commises lors de conflits ainsi qu'à l'exploitation et les abus sexuels par les Casques bleus», peut-on lire dans le plan.

La philosophie canadienne, qui découle de grands principes articulés aux Nations unies, dont la résolution 1325, s'appuie sur le fait que la participation des femmes à l'avancement de la paix a largement fait ses preuves.

C'est ce que l'on souligne à gros traits, et à plusieurs reprises, dans le document, entre autres dans la lettre que cosignent sept ministres du gouvernement libéral, dont Chrystia Freeland, aux Affaires étrangères, Harjit Sajjan, a la Défense, et Maryam Monsef, à la Condition féminine.

«De nombreuses femmes sont de fervents défenseurs des droits de la personne et des négociatrices intrépides pour la paix. Pourtant, elles sont rarement dans une situation qui leur permet de prévenir et de gérer les conflits ou d'y mettre fin», soutiennent les ministres.

«Les raisons sont évidentes: en situation de conflit, les femmes doivent affronter des risques particuliers (...) Ces femmes qui défendent les droits de la personne sont harcelées, détenues, voire assassinées», ajoutent-ils.

Et pour les ministres du gouvernement de Justin Trudeau, ce «statu quo» ne peut plus durer, car il «empêche les femmes et les filles d'exercer une influence sur les processus qui les touchent grandement».

Les libéraux présentent ce plan alors que son programme de déploiement de Casques bleus annoncé il y a plus d'un an tarde à se matérialiser. Le gouvernement s'est engagé à verser 450 millions sur trois ans et à déployer jusqu'à 600 soldats et 150 policiers dans des missions de paix.